bonjour, désolé pour le commentaire trop long : l’impérialisme américain exige l’instauration d’un nouveau traité européen, fournissant les bases d’une autorité supra-nationale capable de briser la résistance des peuples, de suppléer aux faiblesses des gouvernements nationaux pour imposer ces plans. L’axe de cette politique de destruction passe par la tentative d’imposer dans toute l’Europe l’ordre corporatiste piétinant les restes de souveraineté des nations et de démocratie politique, une tentative dont la clé de voûte est donnée par le nouveau traité qui doit être signé le 1er mars.
Ayant désigné Merkel pour mener l’offensive anti-ouvrière sur le vieux continent, l’impérialisme américain conduit littéralement les institutions de l’UE à l’explosion. La décision d’aller jusqu’au bout et d’étrangler le peuple grec, la préparation d’une déclaration de mise en faillite du pays et la menace d’un retrait de la Grèce de l’euro ne peuvent que précipiter l’effondrement du château de cartes (en commençant par le Portugal, l’Espagne, l’Italie...) que constitue la « zone euro ». L’impasse est totale pour les forces institutionnelles.
Le capital financier a rappelé à tous les candidats au rôle de « Bonaparte », ce que les « marchés » autorisent, ce qu’ils interdisent, et les engagements qu’ils exigent immédiatement d’eux.
Il n’a pas fallu attendre longtemps la réponse du candidat Hollande qui l’a formulée clairement dans son meeting du Bourget, comme dans ses 60 propositions.
Indiscutablement, signe précurseur de toute ouverture de crise révolutionnaire, des secteurs importants du capital financier penchent, en l’état actuel des choses, en faveur d’une « alternance ». Ils savent que la classe ouvrière est là. Ils savent que, malgré les coups, ses forces fondamentales demeurent inentamées. Ils ont une conscience aiguë de la signification des mouvements partiels qui se multiplient, de la grève du 31 janvier dans l’enseignement, comme de la grève des personnels d’Air-France...
Ils mesurent la crise, qui mûrit en profondeur dans les organisations de classe. Ils prennent la mesure de l’explosion que menace de provoquer à tout moment la mise en œuvre des mesures de guerre qu’ils ne veulent plus reporter.
Ils savent, en conséquence, que la situation exige de franchir, vite, un pas décisif dans la voie de l’intégration corporatiste des directions des organisations syndicales afin de priver la classe de l’outil de ses organisations qui demeure le seul moyen pour elle de se rassembler sur son propre plan. Malgré les signaux positifs envoyés par tous les représentants des confédérations au « sommet social » du 18 janvier, dans le camp même de Sarkozy, on estime que ce dernier ne dispose pas des moyens de réaliser un pas décisif dans cette voie.
Leurs craintes et leurs hésitations n’en sont pas balayées pour autant. Pressés d’engager au plus vite une véritable guerre contre la classe ouvrière et la majorité du peuple de ce pays, ils n’en sont que plus terrifiés – malgré toutes les garanties obtenues jusque-là – par les conséquences que pourrait avoir une déstabilisation des sommets du régime (en cas d’alternance). La crise politique qui déchire les sommets de la Ve République ne peut que s’aggraver, ouvrant des brèches dans l’appareil d’Etat.
L’affolement de Sarkozy était frappant, lors de son interview du dimanche 29 janvier. Il était conscient que l’annonce de la dégradation de la note de la France, à trois mois de l’élection, était un coup qui lui était personnellement porté par ses amis les plus chers. Il savait, en vantant les mérites de la Mitbestimmung allemande qu’il n’était pas – compte tenu de la situation – le mieux placé pour instaurer ce type de relations (si tant est que dans une telle situation, quelqu’un d’autre – Hollande – puisse être bien placé).
Son hommage à Schröder sonnait comme l’hommage rendu à un homme qui avait su se sacrifier, en prenant les pires mesures contre le prolétariat allemand, pour déblayer le terrain à Merkel.
Tout indique, dans cet hommage, que Sarkozy est arrivé, lui-même, à la conclusion qu’il n’a plus d’autre alternative (du point de vue des intérêts qu’il défend) que de jouer le « tout pour le tout », frapper et profiter de la subordination totale de tous les états-majors (avant que les masses ne bousculent ce bel ordonnancement) au calendrier de l’élection présidentielle pour déblayer le terrain au profit de son successeur, si finalement il ne devait pas être élu.
En ce sens, l’élection présidentielle, et le battage qui va avec (auquel tous participent de bonne grâce), sert de plus en plus ouvertement à masquer l’entreprise de démolition sans précédent qui est engagée. Elle n’est pas seulement un exercice vain, où s’affrontent des propositions toutes plus inconsistantes les unes que les autres (au regard de la situation du pays). Elle « couvre » – avec la collaboration de tous les partisans de la réforme des institutions de l’UE – la mise en œuvre des diktats du FMI et de la Troïka par Sarkozy. Elle « couvre » la ratification en cours par la France du super-traité européen qui constitue le chaînon politique indispensable à cette guerre contre les peuples, et qui est appelé à devenir une question absolument centrale, autour de laquelle va donc se concentrer toute politique de « rupture ».
La combinaison « meeting du Bourget » — « meeting du Zénith » dessine les contours d’un vaste rassemblement en train de s’opérer à gauche, du PS au NPA en passant par le Front de Gauche... avec un rôle particulier dévolu à Thibault, chargé d’une double tâche : être le point de ralliement de toutes les composantes de la gauche et de l’extrême gauche derrière Hollande, mais aussi, le point de passage obligé de la future « conférence du dialogue social » chargée d’associer les organisations ouvrières aux plans dictés par la troïka et relayés par un gouvernement Hollande.
Symptomatique la décision de l’Humanité d’interviewer Harlem Désir qui représentait Hollande à ce meeting. Il a confirmé de bout en bout la position de Hollande sur les retraites, ajoutant que ce dernier s’engageait à « une négociation, à l’été 2012, dans laquelle le dialogue social devra jouer pleinement son rôle, pour définir des règles selon l’espérance de vie, la pénibilité, les taux de remplacement ainsi que le montant des retraites. Il y a d’autres sujets touchant au financement : faire contribuer les revenus du capital... » Sans aucun commentaire du journal....
Ce vaste rassemblement des sommets de la « gauche » a pris le soin de manifester qu’il respecterait toutes les « règles » : respect de la constitution et de ses pratiques, respect des traités européens, respect des exigences des marchés incarnées par la reconnaissance de la légitimité de la dette (ou d’une partie de celle-ci), respect du nouveau credo de la recherche de « compétitivité ».
L’ensemble étant cadré, dès le point de départ, par l’engagement formulé par Hollande d’inscrire l’obligation de « dialogue social » dans la constitution de la Ve République.
Le principe du désistement étant acté, les discours enflammés de Mélenchon et du Front de gauche n’ont désormais qu’une fonction de plus en plus évidente : tenter de raccrocher à ce vaste rassemblement dirigé par Hollande les travailleurs les plus réticents, et surtout (et c’est le pire) tenter de suspendre tout début de mouvement de résistance de la classe à l’issue des élections. Laisser Sarkozy avancer dans son offensive frontale contre la Sécurité sociale, contre le code du travail... et le laisser, le 1er mars, signer le super-traité européen au nom de l’Etat français, afin d’installer le cadre institutionnel contraignant de la « règle d’or » européenne, devant s’imposer à ses successeurs. Dans ce cadre, l’annonce par Migaud d’une rigueur implacable au lendemain de l’élection présidentielle, venant après les déclarations de Cahuzac et Sapin, ne laisse planer aucun doute : c’est bien un gouvernement de guerre, si possible d’Union nationale, ayant pour vocation d’imposer le corporatisme qu’ils veulent instaurer au lendemain de l’élection.
04/11 15:45 - lionel-pg44
04/11 15:44 - lionel-pg44
04/11 15:42 - lionel-pg44
Ariane, nous ne haïssons pas le parti « dit » socialiste, la haine fait encore parti de (...)
05/03 10:06 - Jason
Bonjour Helios, Vous avez le recul nécessaire, depuis les terres d’Amérique, pour voir (...)
05/03 09:43 - artam
Bonjour Ariane, bonjour tous Il est vrai, cette soit-disant gauche socialiste ne représente et (...)
05/03 09:13 - modesto
article délirant, réactions délirantes, dialogues inexistants et marqués au n’importe (...)
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