« Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
(Tunis, le 29 février 2012)
Par Habib Mellakh
universitaire, syndicaliste
Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba
Les enseignants de la Manouba ne sont pas en grève
Les enseignants de la faculté des lettres de la Manouba ne sont pas en grève. Mais ils font le constat amer de l’impossibilité d’accomplir leurs tâches pour des raisons indépendantes de leur volonté. Ce n’est pas à eux d’assurer leur propre sécurité, celle des étudiants et celle de l’institution dans un contexte où les autorités continuent à être défaillantes et où le déroulement des cours devient extrêmement périlleux en l’absence des conditions de sécurité minimales. Ils réclament le recrutement d’un corps de vigiles dépendant du doyen et, en attendant, le recours à des forces de sécurité disposées près de la faculté pour aider son personnel à filtrer les entrées.
C’est le message qu’ils ont tenu à transmettre aux autorités lors de leur assemblée générale syndicale tenue ce matin à la FLAHM. Ils se sont mis d’accord pour organiser tous les jours et à tout moment une assemblée générale pour évaluer la situation sur le plan sécuritaire et juger de la possibilité d’une reprise des cours. C’est le même message qui a été transmis par le doyen de la FLAHM et par le recteur de l’université de la Manouba tant au ministère de tutelle qu’aux médias venus solliciter leur point de vue sur l’évolution de la situation.
Il ressort également de l’assemblée tenue ce matin que les enseignants de la FLAHM appréhendent la journée du 2 mars qui verra la comparution devant le conseil de discipline d’un premier groupe d’étudiants, parmi ceux qui ont été coupables d’agressions et d’infractions aux règlements de la faculté. Le recteur et le doyen ont appelé les autorités à protéger la faculté ce jour-là car on s’attend au pire, la défense de l’institution par son propre personnel et ses enseignants pouvant s’avérer insuffisantes pour pallier les risques de dégradation de la situation et pourrait nous entraîner dans une spirale infernale et provoquer ce que tout le monde craint. ».
Salah HORCHANI