L’« aristocratie » de la fin de l’ancien régime était déjà majoritairement constituée des rejetons de la noblesse dite de robe - c’est-à-dire les juristes et les marchands - qui avait été créée de toutes pièces par les Valois et les Bourbons, eux-mêmes tous plus ou moins fruits de mésalliances avec des familles de marchands syro-méditerranéens comme les Médicis.
Louis XIV en rajoutera une couche en anoblissant tout ce que le pays comptait alors de parasites enrichis grâce au commerce colonial.
Les individus que la plupart des gens, tombant dans le panneau, s’imaginent aujourd’hui être des nobles proviennent en fait pour la plupart de familles anoblies par Nabuleone Buonaparte au début du dix-neuvième siècle, puis par Nabuleone III. Or, ces anoblis étaient des marchands, c’est-à-dire, pour employer une terminologie actuelle, des « petits » qui s’étaient enrichis au point de devenir des « notables ». Aujourd’hui plus que jamais, n’importe quel parasite côté en bourse peut s’acheter un titre de noblesse, se faire lordiser.
La quasi totalité de ce qui se trouvent de « nobles » en Europe au XXIème siècle est d’extraction roturière. Les Goldmann et les Sachs, au XVIIIème siècle, n’étaient encore que de petits magouilleurs levantins comme l’Europe en connaissait alors des centaines de milliers ; quelques décennies plus tard, les Sachs, grâce à une fortune gigantesque provenant de la spoliation de la couronne et du peuple portuguais, émigraient en Allemagne et rachetait littéralement la famille aussi noble que ruinée des Saxe-Coburg. Sachs - Saxe. De même, la quasi totalité des familles d’ancienne noblesse terrienne que comptait encore la France au XIXème siècle furent rachetées à l’époque par des parvenus levantins et d’anciens serfs.
Les anti-libéraux font preuve d’une inconséquence certaine en reprochant droitdelhommardiennement à l’aristocratie du moyen-âge d’avoir maintenu une certaine partie de la population en servage, dans la mesure où c’est justement de cette masse de serfs et de roturiers que sont sorties les familles de banquiers et de marchands qui gèrent actuellement le monde dans les coulisses. ls fameux et pathétique « de » ceci et « de » cela.