Par Frédéric Lordon :
"Responsable du pôle « Europe » dans l’équipe du candidat « socialiste »,
Christophe Carèsche dit à voix haute et intelligible sa terreur de voir « ressusciter le débat sur l’Europe de 2005 » Ça n’est pas la chose elle-même – le cadre – qui lui fait peur, c’est
qu’on doive en parler.
"C’est que les stratégies de l’évitement et de
l’escamotage n’ont qu’un temps… et, fatalité sans doute analogue à celle
du refoulé, les débats dérobés sont simplement condamnés à l’éternel
retour. C’est en tout cas à ce genre de refus, refus de tout ce qui
pourrait conduire à devoir prendre position sur le cadre, que s’exprime
le mieux le désir profond de n’en rien toucher, et l’on en vient à se
demander quels degrés de destruction sociale les austérités européennes
devront atteindre, quelles quantités de chômeurs, de pauvres dans les
rues, quelles régressions sociales et sanitaires il faudra connaître
pour qu’un jour le parti socialiste se décide à considérer qu’il y a un problème avec cette Europe.
...
"Si dans le « certain cadre » il n’y a pas d’autre solution possible, il y a néanmoins toujours la
solution de sortir du cadre. Et de le refaire. Les choses deviennent
alors étrangement simples sous cette perspective : être de gauche, c’est
être prêt à attaquer le cadre. Si la gauche de gauche est un certain
rapport au cadre, alors voilà quel il est : de liberté et de
souveraineté." (c’est moi qui souligne)
à lire, là : http://www.telerama.fr/idees/presidentielle-j-51-la-campagne-vue-par-frederic-lordon,78502.php
De fait, la gauche de gauche est souverainiste, hé oui ! Et c’est pourquoi, la différence entre Mélenchon n’est pas une différence quantitative (plus ou moins à gauche), mais qualitative. Hollande est prisonnier du cadre, c’est-à-dire, de cette Europe des capitaux.
Art. 63 :
1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les
restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre
les États membres et les pays tiers sont interdites.
2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les
restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États
membres et les pays tiers sont interdites.