Thiéfaine a été interrogé assez régulièrement sur ce boycott des médias, qui peut avoir plusieurs explications, selon lui, dans une émission de Foulquier je l’ai entendu esquisser une hypothèse, pour sa première Itw télé, il y a eu un ratage, genre le rendez-vous est calé, mais lui, il n’est pas informé, donc il passe immédiatement pour un réfractaire, et le mot d’ordre circule très vite,n’invitez pas Thiéfaine, il refuse de passer à la télé. . De plus, les chansons comme « la fille du coupeur de joint » ne devaient pas susciter l’enthousiasme des patrons de chaines, donc personne n’a fait le forcing pour l’inviter. Et puis, les années 80-82, c’est aussi l’époque où toute la presse plus ou moins pipole en matière de chanson, met Duteil au placard, parce qu’il n’est jamais mêlé à des histoires crapoteuses, qu’il vit avec la même femme depuis des années, qu’il ne se drogue pas ; on lui dit clairement, vous ne nous intéressez pas. Et à cette époque, Duteil vient de s’émanciper des majors en s’auto produisant. Et ça va durer 30 ans. Comme Thiéfaine, pour d’autres raisons. En 1995, on va lui coller une étiquette politique tout-à-fait inappropriée, Duteil a été élu maire de son village sur une liste plus écolo que politique . Le seul lien avec la politique, c’est une asso pour des enfants dans la mouvance Chirac en 1995 par là.. Et on en a fait un chanteur RPR. Alors qu Barbara avec qui il était voisin et ami, et avec qui il partageait des combats « associatifs » n’a jamais été suspectée d’être « RPR » (pour autant que ce soit ignominieux) On a donc deux cas d’artistes tricards des médias, pendant la même période, et à peu près la même durée.
D’un côté les médias ostracisent le mec trop lisse, trop bien élevé et propre sur lui, mais en même temps on évite soigneusement de se mouiller avec un énergumène comme Thiéfaine.
Qui s’avère d’ailleurs dans la vie un type fréquentable..
Ce genre d’anomalie est assez fréquent dans la chanson, art populaire par excellence, et traité ou maltraité par une sorte d’intelligentsia de la presse, qui aime bien se payer des têtes de turc avec une cruauté parfois assez immonde (voir le cas Vanessa Paradis à 12-13 ans)
et parfois on a l’impression que certains journalistes ou critiques ont honte de leurs émotions.
On a vu des gens emballés par un spectacle, dans la salle, écrire le lendemain un papier quasi venimeux, parce que la ligne du journal n’aurait pas supporté un éloge d’un chanteur qui n’avait l’heur d’être dans la ligne. Et paradoxalement, c’est plutot du côté de Libé que ça s’est produit (avec Goldman par exemple, qui s’était payé une pleine page de Libé pour remercier ceux qui venaient à ses spectacles ..)
C’est comme Ferrat, à part Drucker, qui l’invitait ? et Isabelle Aubret qui chante Brel et Ferrat est bannie de tous les médias radios depuis des années... Il y a des choses comme ça ..