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Commentaire de Christian Labrune

sur L'euthanasie... enfin !


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Christian Labrune Christian Labrune 12 mars 2012 10:18

@rahsaan
Laissons tomber le rapprochement incongru entre euthanasie et avortement, il n’a aucune pertinence et j’ai eu tort de faire un sort à votre rapprochement. L’embryon n’a jamais existé en tant que personne et n’a évidemment pas son mot à dire. Maintenant, quand vous écrivez la chose suivante : "Dans le cas de l’euthanasie, il n’y a pas non plus l’imposition implicite d’une norme qui voudrait qu’on accepte tous la mort passé un certain âge ! On parle de décisions individuelles, pas d’un modèle de société. L’euthanasie serait un droit, pas un devoir« , vous êtes en contradiction avec l’état des choses : il y a plus de la moitié des lecteurs de ce débat qui s’enthousiasment pour l’euthanasie et si vous examinez les interventions, vous observerez qu’ils parlent beaucoup plus de la mort des autres que de la leur. Ils se prononcent, tandis qu’ils sont encore en bonne santé, et avec la plus grande fermeté, sur la question de la mort des autres alors que, s’ils étaient de bonne foi, ils devraient s’interroger plutôt sur ce qu’ils désireraient vraiment pour eux-mêmes dans l’une de ces situations de fin de vie qui les épouvantent, et personne ne leur reprocherait évidemment de changer d’avis à ce moment-là : l’illusion sur soi-même et sur son désir, c’est très humain et il n’y a personne qui n’en ait fait l’expérience à un moment ou à un autre.
Ces bonnes âmes ayant fait un choix concernant la mort des autres, si on leur demande un avis concernant la mort d’un proche, la question est pour eux déjà réglée d’avance, et le pauvre bougre sur son lit d’hôpital, qui se fait des scrupules touchant à la difficulté dans laquelle il met ses proches es-t-il si »libre« de sa décision ? Voudra-t-il passer pour un salaud en imposant à tout le monde un spectacle désormais réputé »indigne«  ?
Le problème, voyez-vous, c’est que lorsqu’on est tétanisé par la trouille au point où le sont nos fanatiques de l’euthanasie qu’impressionne la souffrance, on ne peut guère envisager froidement et courageusement les situations difficiles : la peur corrompt l’approche rationnelle du problème, et qui ne sait pas s’affranchir de la peur ne sera jamais capable de se comporter en homme libre. Et beaucoup de nos actuels parricides en puissance, qui seront devenus entre temps des parricides en acte en consentant sans difficulté à l’exécution d’un vieux parent, lorsque leur heure sera venue, se rendront compte, s’il n’y a plus personne pour exiger d’eux qu’ils crèvent dans l’heure, que la morphine, après tout, ça n’est pas si mal. Ils sauront bien dire, comme la duchesse Du Barry au pied de l’échafaud : »Encore une minute, Monsieur le Bourreau".


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