A l’auteur : a vous lire on peut déduire deux choses : Vous n’étiez pas sur place. Vous ne votez pas à droite.
Vous n’étiez pas sur place : cela ce voit à votre réflexion sur les jeunes. Dans tous ces meeting de grands partis, il y a de forte proportion de personnes « mures » pour trois raisons. La population vieillie, les retraités sont plus disponibles. Ils votent plus et sont des générations plus engagées.
Ainsi l’ électeur type du FdG est une homme entre 55 et 64 ans par exemple. Les président de région PS on en moyenne 64 ans (20 ans de plus qu’à droite), sont tous des sortant et il y a 2 femmes et une minorité visible ( Guadeloupe) Je parlerai pas par charité de l’âge moyen des militants du PS
Dans tous ces meeting tous partis confondu, on met des tee shirt au jeunes et on les met en groupe sous les caméras : « notre parti est jeune », qu’on se le dise ! Et surtout qu’on le montre le plus possible.
J’ai été la bas, par conviction, pour contribuer à faire nombre. Mais je vais un peu partout par intérêt intellectuel ( PS FN, Fdg etc... ) Quand je vivais en France je me tapais même les fêtes du PSU, de l’Huma et la kermesse familiale de LO. En dehors de petits groupe de jeunes encadrés façon parti de gauche, assez minoritaires, et dont on sent qu’ils ont révisé leurs slogan dans le bus en venant, j’ai au contraire été frappé par le nombre de jeune en général.

Pour le reste, on retrouvait comme dans tous les meeting de droite cette vraie mixité sociale qui manque tant aux meeting de gauche ;
Vous savez, cette impression que si on dit à un militant « bonjours monsieur le professeur », on sent déjà qu’il va vous répondre soit « je vous ai eu en quelle année », soit vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre, je suis fonctionnaire territorial ou en administration centrale etc...
Bref, les gens dont manifs et meeting ne sont qu’un aspect de leur vie professionnelle.

A Villepinte, comme autrefois, j’ai vu le « peuple » c’est à dire tous le monde. Il n’est jusqu’au côté endimanché de certain qui n’établisse que la province est là elle aussi. On est loin de l’homogénéité vestimentaire du PS qui nemontre que trop qu’on a affaire à une classe sociale en lutte pour ses privilèges.

Ce qui m’a surpris par rapport à il y a 20 ans, c’est la présence massive des « minorités visibles ». Les dom tom bien sur, puisque comme tous les partis, l’UMP s’est créé des clientèles en donnant des postes, mais aussi l’Afrique, le Maghreb, plus minoritaires, des indiens, des malgaches, des serbes, venus avec leur propre tee shirt.... Surtout des asiatiques en très grand nombre. Minorité en générale assez silencieuse, mais qui par sa présence marquante, signifiait qu’elle se sent citoyenne.
Comme les médias, je pensais que si la droite avait beaucoup plus de représentant des « minorités visibles » dans ses responsables, ministres etc...c’était par une démagogie visant les biens pensant. J’ai découvert que c’est peut être par démagogie, mais vis à vis de sa propre base, incroyablement « colorée ».

Vous ne devez pas voter à droite : car le discours était très centriste. C’est un discours techniquement de second tour, visant à ratisser large, mais établissant clairement les distinguo entre les différentes droites. Celles ci se sont par ailleurs toutes exprimées.

A l’applaudimètre,on sent que comme d’habitude,les gros bataillons sont gaullisto RPR ; Mais ont sent aussi un grand consensus et une très forte volonté.

Plus on avance dans la campagne, plus les droites se mobilisent autour d’une certitude : notre pays n’est pas en état de supporter sans douleurs une nouvelle aventure avec la camarilla des classes moyennes supérieures de gauche égoïste qui font payer à notre avenir et aux plus défavorisés d’entre nous leur complexe d’Iznogood.
Le consensus autour de l’idée qu’il y a des difficultés et qu’il faut se retrousser les manches. Que tous doivent faire des effort, est tellement moins démagogique que le discours de gauche prétendant qu’en gérant autrement et en faisant payer les riches, tout ira mieux facilement pour le plus grand nombre est assez rassurant. Le candidat ne se livre qu’au minimum à la surenchère avec le populisme socialiste, et les militants suivent.

A la fin, quelles que soient les estimations des uns et des autres, on voit avec certitude des militants entre 4 et 8 fois plus nombreux qu’au PS. Beaucoup plus « divers » et beaucoup plus au clair sur ce que leur candidat leur propose.
Avec 60% d’intention de vote contre les idées de gauche au premier tour et ce qu’il reste de campagne, il reste probable que le peuple français se montrera plus mur que la moyenne. En effet, un peu partout, quand il y a crise et chômage, les sortant sont sortis qu’ils soient de droite ou de gauche.
Je ressort de ce meeting avec l’impression que la priorité à la réforme de notre Etat, pour laquelle Sarko a été choisit en 2007, reste le principal enjeu de ces élections et que le PS est mal partis dans ses projets quantitatifs et immobilistes conservateurs.