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Commentaire de taktak

sur Mélenchon et le front de gauche ont raison sur l'Europe !


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taktak 13 mars 2012 11:32

En préambule, je souhaite féliciter l’auteur pour cet article qui a mon avis s’intéresse de façon pertinente à une question politique de premier ordre qui plombe la gauche depuis déjà des décennies à savoir la position vis à vis de l’Europe. Et je dois dire que je suis en désaccord avec la position du FdG sur la possibilité de redresser l’UE. C’était déjà une erreur lors de la campagne contre le TCE où on a vendu « une autre europe est possible », « un plan B existe », alors que l’on a bien vu que ce n’était pas le cas. Il ne faut pas oublier que nous n’avons pas des démocrates en face de nous. Pour autant, même si je suis en désaccord sur ce point, je crois qu’il est important de soutenir la candidature Mélenchon, en étant critique pour faire évoluer cette position.

Même si vous avez des projets ultérieurs de reconstruire une autre coopération, appelons un chat un chat, dans un premier temps vous proposez bel et bien le repli au niveau national.

Votre raisonnement est manichéen. Pour donner un exemple lorsque le Venezuela refuse l’accord de libre échange américain, ce n’est pas un replis nationaliste puisque c’est ce qui lui permet de construire l’ALBA.
Vous devez vous rendre compte déjà que de prendre la responsabilité de détruire l’UE de manière unilatérale n’aidera pas du tout ensuite pour construire qqchose avec les autres pays, ça risque de créer quand même un sacré traumatisme et d’entamer pas mal la confiance des autres pays.

Votre raisonnement me semble relativement idéaliste, dans la mesure où vous projetez ici une interprétation qui n’est pas la plus évidente : d’une part qu’appelle t on la confiance des autres pays ? s’il s’agit de leur gouvernement à la papandréou merkel monti, nous n’aurons jamais leurs confiance. Si c’est celle des peuples, de toute façon ils n’ont pas voix au chapitre, et rien n’indique qu’ils soient aussi attachés que vous à l’image révée de l’Europe au dessus des nations, dégoutés qu’ils sont par des decennies de brimades Eurocapitalistes. La condition pour leur rendre la parole est de faire exploser l’UE pour supprimer les troïka qui oppriment la souveraineté des peuples.

De plus comme j’ai expliqué plus haut, l’inter gouvernemental est fondamentalement oligarchique et vain, vous n’arriverez jamais à construire quoi que ce soit de démocratique par cette méthode.
La méthode du front de gauche ne se résume pas à une renégociation multilatérale avec les 26 autres états, ce sont les sociaux démocrates qui proposent cette méthode.

Concrétement, j’ai du mal à voir ce que vous proposez ici, si ce n’est une projection idéaliste d’un idéal européen niant l’existence des nations, des peuples. Pourtant cela est un fait, la souveraineté populaire s’exprime aujourd’hui dans le cadre national de chaque état : preuve en est par exemple il n’existe pas de mouvement social européen. Cela viendra sans doute, mais dans le rapport de force avec les capitalistes, l’expérience de l’UE prouve qu’il ne faut pas aller trop vite puisque aujourd’hui le capitalisme est mondialisé, anti-national (nos patrons ne nous imposent-ils pas l’anglais ?). Le FdG le reconnaît d’ailleurs, puisque le point essentiel de son programme est de rendre la souveraineté au peuple français.

Le front de gauche récupèrera toutes les marges de manoeuvre nécessaires sans avoir besoin de sortir de l’UE ou de l’euro, j’en fais la liste dans le dernier chapitre.

C’est un point dont on peut douter. Car durant la longue période où on va négocier (en intergouvernementale ne vous en déplaise, car Merkel, Monti, Cameron... seront toujours là,et il ne faut pas être idéaliste en imaginant un soulèvement populaire immédiat des peuples d’europes pour soutenir le FdG, vieille lune gauchiste...) si on ne peut qu’être incertain sur le soutien d’éventuels alliés, on peut être sûr de l’opposition conséquente de pays majeurs, et des institutions UE, BCE en tête. De quoi durablement retarder l’émergence de marge de manœuvre et épuiser le soutien populaire.
Bref, une solution dialectique pourrait être d’avoir une position plus claire disant, nous aurons besoins de l’ensemble de ces réorientations de l’UE sous telle échéance, si cela n’est pas possible nous ressaignerons les traités nécessaires avec les pays qui le souhaitent, faute de quoi nous sortirons le cas échéant seul de l’UE et de l’euro.
Il s’agit là d’un message qui n’est pas fondamentalement différent sur les objectifs, mais qui serait autrement plus audibles par l’ensemble des citoyens. Qui plus est, il permettra de dénoncer l’hypocrisie de l’extrême droite, FN et UMP en tête, et de mettre au pied du mur la social démocratie.


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