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Commentaire de easy

sur Un scandale bien britannique, mais Atos une société made in France


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easy easy 14 mars 2012 19:40

C’est parce qu’on refuse qu’il y ait la moindre évasion qu’on passe de l’île l’Elbe à Sainte Hélène ; qu’on passe d’une prison ouverte à un Alcatraz.

Et qui râle contre les évasions ?
Qui proteste quand un Hannibal Lecter s’évade ?
Ce n’est pas tout le monde mais pas loin.
« Oh la la, rentrez à la maison les enfants, ya un Hannibal dans la nature »

Entre 90 % de la population qui crie quand un Jack l’éventreur s’évade et 30% de la population qui crie quand un DSK est en liberté, ça ne fait pas grande différence en termes d’impact hystérisant. Le propre des cris c’est d’être sur-entendus. Il suffit donc qu’une poignée crie pour que tout le monde convienne qu’il faille les rassurer « Bon, OK, faites donc des prisons 100% sûres, ça les calmera »
 
Le résultat de cette perfection du contrôle c’est que quand on a fini d’y soumettre un groupe, en l’occurrence les patibulaires, on y soumet les autres groupes.
100% des employés doivent être performants
100% des contribuables doivent contribuer
100% des chômeurs doivent chercher du travail et accepter ce qu’on leur propose
100% des gens doivent être valides, mobilisables, enrôlables

Il ne faut surtout pas d’exception, surtout pas la moindre fraude ou tricherie.




Il y a peut-être dix ans, il y avait eu dans le nord de la RP, une évasion étonnante. Cette prison neuve étant isolée dans les prés (vers Cergy-Pontoise) des bandits avaient foncé droit dessus, puis à quelques mètres ont tiré au bazooka sur la porte et ont réussi leur évasion sans faire de morts.
Tout le monde était dépité.
Je veux bien que ça passe pour une défaite pour un ministre de la Justice mais chacun de nous devrait rester philosophe et comprendre que cette évasion, l’air de rien, offre de l’espoir à l’humanité.
Le jour où une évasion à la Midnight Express ne sera absolument plus possible, le jour où l’on ne pourra vraiment plus traverser une frontière en fraude, l’espoir sera mort mais en sourdine car aucun d’entre nous n’osera dire que c’est une catastrophe.
 
C’est donc en sourdine, que nous entreprenons, à marche forcée, de parvenir à ce moment là.



On avait toujours cru et on croit encore, qu’il est possible de différencier le cas des bandits de celui des invalides ou éclopés du travail. On a cru et on croit encore qu’on peut être très dur envers les premiers et tolérant, caressant, envers les seconds.
On croit que le manichéisme résout tout « Si on torture les vilains, on pourra dorloter les aveugles ; les sourds, les tétraplégiques, les autistes, les trisomiques, les schizophrènes, les dépressifs »

« Si la société est hyper dure envers les méchants, mes enfants vivront peinards dans du coton ».

C’est à mon sens la plus grande erreur que commet l’humanité contrôliste.

Il n’y a pas de véritable cloison entre les vilains méritant la torture et les autres. Dans chacun de nous il y a de tout, dans toutes les familles il y a de tout.

Je ne sais pas bien quand nous finirons par comprendre que le cas des bandits, des éventreurs, des violeurs, est indissociable du cas commun et que l’intolérance amplifiée, larsénisée, hystérisée à l’extrême, quand elle exclue un groupe, elle devient automatiquement damoclès de terreur sur les groupes voisins et de proche en proche sur tous les groupes. Mais pour l’instant, rien, absolument rien ne m’indique que nous commençons à le comprendre.

Quand on jette quelqu’un au dieu Volcan, ça soulage chacun le jour même « Ouf, ce n’est pas tombé sur moi, pas sur mes enfants ! »
Mais dès le lendemain, l’angoisse recommence à saisir tout le monde car chacun sait qu’ici, on résout les imperfections humaines par la torture, le bûcher ou l’exclusion, le fichage de Police



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