Ce qui m’a toujours agacé, c’est qu’on parle, de préférence avec commisération et condescendance, de cette « moitié des français qui ne paye pas d’impôt », sous prétexte qu’ils ne payent pas d’impôt sur le revenu.
C’est vite oublier qu’ils payent 19.6% d’impôt sur la plus grande partie de ce qu’ils achètent.
Ce qui rappelle ce vieil adage qu’il vaut mieux faire payer les pauvres que les riches, parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux.
19.6%, c’est une participation non symbolique et parfaitement honorable à la vie de la communauté.
Ajoutez 400% de taxes sur les cigarettes, dont ils sont souvent gros consommateurs en tant que nécessaire anxiolytique, et 150% sur l’essence (oui, c’est 60% du total, si j’ose dire), un poste proportionnellement important dans leur budget, et vous changerez de point de vue (en passant, il faut écrire en tant que et non en temps que ; exemple : en tant que petit-fils de Uhlan, en tant que fils de
Uhlan , en tant qu’Uhlan moi-même,...)
En plus, rendez leur le respect qui leur est dû : qui engraisserait les propriétaires multiples d’appartements en donnant 25 à 40% de leurs revenus, même après après absence d’impôt, en loyer, s’ils n’étaient pas là ?
D’ailleurs, ces loyers sur 30 ans servent à payer la quasi totalité de la nouvelle propriété du propriétaire sans qu’il ait à mouiller sa chemise, les 3/4 du temps.
Un peu de respect svp, et remerciez les pauvres et les modestes d’être si nombreux, mais surtout d’être là, eux qui donnent bien plus que les riches, surtout en proportion de ce qui leur reste. Et je ne parle pas des frais d’huissier, dont ils ont la quasi exclusivité. Sans les pauvres, cette catégorie de la population crèverait la dalle.
Le pauvre, c’est le passé et l’avenir des riches.
Sans les riches, il y aurait moins de pauvres, sans doute. Mais sans les pauvres, il n’y aurait pas de riches. Pas un seul.