En revanche, ne confondons pas Hollande avec le PS. Hollande n’est plus un social-démocrate, pour peu qu’il le fut jamais. Depuis qu’il est premier secrétaire du PS, son orientation est clairement sociale-libérale. Jusqu’en 2002, il devait composer avec la majorité sociale-démocrate et socialiste, car sa branche idéologique était ultra-minoritaire, pour ne pas dire marginale.
Mais après 2002, il a eu les mains libres, et là, on a vu l’aile sociale-libérale progresser (passer de 1% environ des mandats en 1997 à 20% en 2003, puis à presque 30% en 2005 et 2008)... et se faire confier tous les postes de direction.
Mais le gros du PS demeure social-démocrate. Les socio-libéraux aux commandes sont minoritaires dans le parti. D’ailleurs j’observe qu’alors que Hollande, par l’intermédiaire de Harlem Désir, avait demandé aux parlementaires de voter pour le MES, seuls une poignée de députés et sénateurs du PS étaient pour cette option, tandis qu’ils étaient un peu plus nombreux à vouloir s’y opposer. Finalement, le « compromis » a été la compromission d’une abstention honteuse et lâche.
Cette histoire a tout à mon sens d’une « prise d’otage » du PS par Hollande. Lequel Hollande a fait campagne pendant les primaires sur une ligne sociale-démocrate (certes timorée), avec des propositions sociales-démocrates et pour un programme social-démocrate (le projet du PS), puis, une fois choisi comme candidat du PS, a changé la ligne, les propositions et le programme pour revenir à ses propres fondamentaux sociaux-libéraux.
Si j’étais social-démocrate, je me sentirais trahi par cette manœuvre.