La gauche révolutionnaire est totalement légitime à exister et à se manifester. Les deux mouvements trotskistes (je sais, je sais, le NPA n’est soit-disant pas un parti trotskiste) ont choisi de profiter de l’opportunité que fournit le système institutionnel actuel de permettre une tribune aux candidats qui peuvent se présenter à l’élection présidentielle afin de faire progresser leurs idées.
C’est une stratégie classique depuis 1974 (Laguillier et Krivine ; en 1969, ce dernier était plus sur une posture de provocation vis-à-vis du PCF qu’autre chose, par contre).
Là où cela pose problème, c’est que le NPA avait à un moment donné clairement penché en faveur de l’option du « parti de masse » comme on disait dans les années 1960 et 1970. Cette option stratégique faisait suite à l’orientation mi-figue mi-raison de l’UC-LO et de la LCR, après 1995, 2002 et 2007 : on ne savait alors plus trop s’ils étaient toujours sur la ligne de l’avant-garde révolutionnaire qui utilise les armes de l’adversaire pour subvertir le système en diffusant par canaux légaux l’éducation à ses thèses, ou bien s’ils avaient opté finalement pour une stratégie électoraliste.
Au moins, là, avec les candidatures Arthaud (plus intellectuelle mais moins charismatique que Arlette) et Poutou (qui me semble saisir avec bien plus d’intelligence et de finesse que Besancenot les ressorts théoriques de son courant révolutionnaire historique), l’orientation est claire, nette, précise : la candidature à l’élection présidentielle sert de tribune pour la diffusion de thèses révolutionnaires d’avant-garde. On est revenus aux fondamentaux.