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Commentaire de Pierre-Marie Baty

sur Mohammed Merah ou le voyage vers l'enfer


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Pierre-Marie Baty 22 mars 2012 21:17

Le problème, appoline, est que bien et mal ne sont pas des notions absolues. Ce sont des notions subjectives qui font l’objet d’un consensus entre un groupe de gens, et c’est ce consensus qui définit une culture et une civilisation. Ces notions sont partagées par tous ceux qui en sont, mais ceux qui se revendiquent d’une autre civilisation ont une autre lecture que vous de ce qui est bien et ce qui est mal. C’est ainsi qu’un terroriste meurt en croyant sincèrement faire le bien.

Par exemple, dans notre civilisation, il est communément admis que tuer autrui est injustifiable. Notamment parce que celle-ci est basée sur le postulat que chacun n’a qu’une vie. Mais dans certaines civilisations précolombiennes, par exemple, les gens avaient une tout autre lecture du phénomène de la vie, au point que quand les récoltes venaient à manquer et qu’on croyait le dieu de la pluie courroucé, des individus s’offraient d’eux-mêmes au couteau du sacrificateur. La victime pensait faire quelque chose d’éminemment bien (et de profondément altruiste car elle se sacrifiait pour son peuple), le sacrificateur également pensait plonger son couteau dans le coeur de la victime renversée sur le chac-mool en faisant quelque chose de bien.

C’est ainsi que ce qui est nommé « terroriste » chez les uns se retrouve nommé « moudjahid » chez les autres, ou bien « résistant » ou encore « combattant de la Liberté » (par exemple, en Syrie en ce moment).

Il faut voir par-delà le bien et le mal (pardonnez-moi de paraphraser ainsi un orgueilleux moustachu).


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