Mélenchon l’a dit et maintes fois démontré par ses choix et actes politiques : il est de gauche et non d’extrême gauche. Définir l’extrémisme comme le fait de désigner des ennemis est intéressant, mais alors tous les politiques sont extrémistes. Un ennemi n’est pas nécessairement quelqu’un qu’il faut tuer, cela peut être tout simplement quelqu’un qui vous veut du mal : vous asservir, vous exploiter, vous escroquer par exemple ou tout simplement vous tromper. Pour cela un ennemi doit être neutralisé, empêché de nuire.
Quel homme politique dit par exemple qu’il n’y a pas d’ennemis de la société, à commencer par les criminels de droit commun ? Mais quant aux ennemis politiques, même Bayrou désigne des ennemis, c’est-à-dire des gens qui nous veulent du mal et qu’il faudrait l’aider à neutraliser en lui donnant le pouvoir : ceux qui « divisent », dit-il, (pour mieux régner et c’est vrai) c’est-à-dire tout ce qu’il y a à droite du centre droit qu’il incarne ; et ceux qui nous « bercent d’illusions », toujours pour exercer le pouvoir sur le dos des pauvres gens et cela désigne toute la gauche à ses yeux. Sa solution ? Faire la même politique ultra-libérale que les habituels PS et UMP mais avec moins de stigmatisation des banlieues, et aussi moins de puissance publique ; de sorte qu’on laissera tout de même les banlieues et autres foyers de misère sociale continuer de croupir faute de moyens et parce que l’assistanat c’est mal, chacun devant être tenu responsable de son sort.
Mélenchon avec le Front de Gauche désigne comme toujours en politique des ennemis : non ce n’est pas le faible, le pauvre, l’étranger, mais c’est le banquier et le gros actionnaire. Il nous veulent du mal avec les meilleures intentions du monde : la prospérité pour tous les hommes de bonne volonté, oui mais en marchandisant les hommes et en marchandisant tout ce qui peut être confisqué de la propriété collective au profit de la propriété privée de quelques uns. La solution du Front de Gauche ? La fraternité, c’est-à-dire la répartition équitable et raisonnée du travail collectif (car dans toute entreprise, c’est le travail collectif qui produit la richesse) ainsi que des biens communs à tous les habitants de la terre (l’air, l’eau, la santé etc.). Que faire alors des ennemis ? Non pas les tuer, tout en sachant très bien qu’ils feront tout pour conserver leur position de domination, mais les remettre au niveau de leurs compatriotes, les ramener à un peu plus d’égalité pour leur donner une chance de pouvoir fraterniser avec ceux qui autrefois n’existaient même pas à leurs yeux.