Juste pour complimenter la plupart des intervenants sur ce fil, y compris ceux avec qui je ne suis pas toujours d’accord - la discussion est de bonne tenue ; il faut dire qu’on a tous envie de comprendre, et chacun apporte son expérience et ses intuitions dans l’affaire.
Une piste qui n’a pas été assez creusée, à mon avis : http://fr.news.yahoo.com/trajectoire-mohamed-merah-p%C3%A8re-rep%C3%A8re-160036713.html
Pas toujours d’accord avec Rue 89, mais c’est là une excellente analyse.
Il faudrait peut-être rappeler que sans être passé au degré monstrueux de tueur d’enfants, le Merah première version, si proche de millier d’autres glandeurs et délinquants des cités, n’était pas non plus une réussite et on n’en voudrait pas comme voisin (enfin, quand on la le choix, car là où je suis des comme lui sont légion).
Alors on peut déplorer (ce que je fais) la disparition de tous les boulots qui permettaient à des hommes sans qualification d’être occupés durant toute la journée et de gagner de quoi vivre, ainsi que la disparition de toutes les structures qui socialisaient dans le temps, depuis l’armée jusqu’à l’usine en passant par les syndicats, il n’en reste pas moins que certaines cultures envoient les garçons, en bande, traîner dans la rue, même à un très jeune âge, tout en surveillant méticuleusement les filles. Et que lesdites cultures (qui ne sont pas toutes islamiques) comportent une survalorisation du fils, qui risque de développer des fantasmes de puissance (encouragés en bande, tous les hommes ici, qui ont tous été ados, peuvent en témoigner !).
Or, tout ça pourrait servir à quelque chose si notre société nous offrait des perspectives d’engagement et d’idéal propres à inspirer les jeunes. Je ne me souviens plus du titre, mais un ouvrage a récemment fait rage en Amérique, expliquant comment on rate l’éducation des garçons car on a gommé entièrement le défi, le danger, le parcours initiatique.
Commentaire un peu technique sur un autre registre : il me semble que dans toutes les situations de combat, quand aux bombardements succèdent des périodes d’accalmie, et ce durant des heures, l’assiégé n’a désormais qu’une seule pulsion, celle de se ruer à l’attaque dès qu’il voit paraître l’ennemi. Surtout s’il tient par les nerfs.