Eva Joly, candidate EELV à l’Elysée, a dit ce matin sur Canal + que Nicolas Sarkozy devait renoncer à son immunité et s’expliquer sur l’affaire Bettencourt et les soupçons de financement de l’UMP.
Le président-candidat doit « renoncer à son immunité et aller s’expliquer », a déclaré l’ex-juge d’instruction, interrogée sur les développements de l’affaire, dont le maintien en détention de l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre. « Nous avons maintenant la preuve dans l’ordonnance du juge (Jean-Michel) Gentil des retraits en espèces qui sont arrivés en France par Patrice de Maistre, de montant très important », a poursuivi l’eurodéputée à propos de l’enquête menée à Bordeaux sur ce dossier. Ils « correspondent aux dates que François-Marie Banier avait indiquées comme remise d’espèces à Nicolas Sarkozy », a-t-elle poursuivi à propos de l’ex-protégé de l’héritière de l’Oréal.
« Le scandale, c’est qu’il y a une enquête ouverte sur l’affaire Bettencourt mais qui ne couvre pas le financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy 2007 », a poursuivi Eva Joly. « Le test de notre démocratie, c’est de savoir si on va donner les moyens de travailler au juge Gentil. Est-ce que le procureur de Bordeaux va donner les supplétifs pour continuer l’enquête alors que nous avons cette indication de financement illégal ? », a-t-elle demandé.
« C’est grave démocratiquement », a ajouté la candidate d’Europpe Ecologie-Les Verts. « Je mène campagne avec de tout petits moyens et de l’autre côté, on a aussi les moyens illicites ». Selon elle, « il n’y a pas que Bettencourt, il y a aussi la suspicion Kadhafi ». L’ordonnance du juge évoque des montants de 4 millions d’euros en liquide remontés des comptes en Suisse de Mme Bettencourt « du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 ».