Bonjour, je mets en commentaire cet article envoyé le 18 qui a été refusé, la rédaction ayant préféré deux autres textes sur ce sujet
Deux événements à distance dans des contextes fort différents mais pourtant, on pourrait y voir quelques connivences d’ordre psycho-symbolique.
Rappelons brièvement le fameux coup de boule de Zidane qui suicida l’équipe de France et comme le dit Sénèque, le suicide n’a pas d’explication en dehors de celui qui le commet. Autant dire que les raisons et irraisons de ce geste incompréhensible ne sont pas élucidées mais que l’on peut tenter de fournir quelques explications en essayant de nous transposer dans le contexte. C’est ce qui a été fait, y compris par l’auteur de ce texte qui vit dans ce coup de boule l’expression d’une liberté face à un déroulement d’une histoire. Zidane ne se sentait plus en phase avec la finale, sous pression, agacé, pressé d’en finir. Zidane ne se sentait plus en connivence avec l’aventure des bleus et surtout en discordance face à Raymond Domenech. On se souvient en effet d’un échange de regards à la fin d’un match de qualification plutôt raté.
Passons maintenant à l’examen du délit de parole de Montebourg. Selon les confidences des milieux autorisés, le porte-parole de Ségolène Royal n’était pas très enthousiaste de passer sur le plateau dirigé par Michel Denisot. Il avait d’ailleurs juré, voici quelques mois, qu’il ne copinerait plus avec les médias-spectacles en se confessant à Daniel Schneidermann mais, comme on le dit avec jargon, notre camarade Montebourg a replongé dans la came cathodique et d’ailleurs, il était bien obligé vu qu’un porte-parole se doit de jouer les hauts-parleurs dès lors qu’une occasion se présente.
Eh oui, Arnaud, tu es comme un joueur de foot sous contrat dans une équipe de première division destinée à parvenir en finale des élections présidentielles. Dès qu’une partie est programmée, tu te dois d’être présent, à l’instar d’un numéro dix, prêt à marquer des buts contre l’adversaire, en l’occurrence la porte-parole du camp de l’UMP. Y compris si Julien Dray décide de rester sur le banc de touche. Mais la juge arbitre de l’ordre juste t’a sanctionné et te voilà mis en quarantaine pendant un mois.
Du coup de boule de Zidane, comme du coup de gueule humoristique de Montebourg, on retiendra le symbole d’Antigone. La transgression de la loi du stade ou du parti, pour obéir à une voix intérieure, geste ou expression d’un sujet libre ou se libérant de choses vécues et intériorisées au nom d’une loi personnelle en contradiction avec celle du contexte, de la cité ou de la partie qui se joue, peut importe. Le mot de trop de Montebourg n’a rien d’un acte manqué ou d’une facétie. Il exprime un décalage, un sentiment de ne pas être sur la bonne case, une intrépidité soudaine qui n’a rien de physiologique mais porte le symbole d’une vérité supérieure sur l’état du PS, de sa candidate et de son secrétaire général, en action dans une bataille résolument lancée depuis le 14 janvier et la sortie officielle sur le terrain du capitaine des bleus et rouges de l’UMP.
Etrange synchronicité que celle de Madame Royal se réclamant à Toulon de la parole vraie alors qu’au même moment, une vérité était assénée sous forme d’amusement par Montebourg face aux caméras. Si comme le dit une fameuse devise placée en épigramme d’un célèbre canard, la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, alors on dira que la vérité s’exprime que quand elle se tait et non pas quand elle s’affiche. Madame Royal se dit amie de la vérité. Si tel était le cas, elle n’aurait pas sanctionné son porte-parole. Il y a la décision d’Antigone et la loi de la cité incarnée par Créon, il y a la phrase de Montebourg et la discipline du parti représenté par les époux Royal. L’une fait force de loi et l’autre a valeur d’éthique. Que choisir ? Tel est le verdict du mythe lorsqu’il s’applique à des situations tragiques et disons pour notre contexte électoral, mélodramatique, voire même comique. Le mythe offre des réponses et des questions. Entre la loi du parti et l’éthique de la vérité, chacun peut se déterminer, ou fermer les yeux.
Que dire pour clore cet incident ? Que Montebourg a cherché à se libérer en prononçant cette phrase à l’humour ou humeur assassine. Parmi les citoyens, quelques-uns auront capté. Pour le reste, la campagne des Socialistes s’annonce sous de mauvais augures.
29/03 17:40 - Alexis Brunet
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22/02 22:08 - Gerardhy
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07/02 14:34 - raphael
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03/02 22:43 - Calmos
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02/02 17:12 - lucide
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