• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de CaDerange

sur Grande découverte : plus tôt on apprend les langues, mieux c'est !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

CaDerange (---.---.42.27) 19 octobre 2005 16:47

Réponse de CaDerange(suite et j’éspère fin) :

S’il y a une chose que ces échanges extraordinairement nombreux prouvent, c’est que le besoin de s’exprimer sur toutes sortes de sujets chez nos concitoyens est très vivace et que le blog est effectivement bien le moyen nouveau d’exprimer sentiments et idées que les citoyens attendaient.

Merci donc à Agoravox de permettre cette expression spontanée et incroyablement vivante des idées de tous. C’est une forme de démocratie participative qui vaut bien le « voter une fois tous les 5 ans » de la démocratie officielle !

Pour nos amis espérantistes, ils ont sans doute noté que je n’avais pas fait de commentaires particuliers sur leur langue et son utilité pour le très bonne raison que je ne la connais pas du tout, et que je n’ai jamais eu l’occasion d’en discuter avec un pratiquant de cette langue. Je n’ai rien contre l’éspéranto et je souhaite bonne chance à ceux qui veulent le promouvoir en France et surtout dans les pays anglo saxons, qui ,assez naturellement, sont sans doute beaucoup moins enclins que nous à l’apprendre. Ils ont néanmoins une longue route à parcourir car dans toute une carrière de relations scientifiques, techniques ou commerciales avec pas mal de pays étrangers, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ait souhaité communiquer avec moi dans cette langue.

J’ai ressenti dans tous ces commentaires beaucoup de rejet et de regret de la domination de la langue anglaise. Je le comprends parfaitement et je suis tout à fait d’accord que anglais et américains bénéficient d’un avantage indu dans le monde d’aujourd’hui du fait qu’ils n’ont pas, eux, à faire l’effort d’apprendre une langue étrangère. Ceçi dit , ou bien on rejette cet effort au risque de devenir un pays économiquement en retrait et replié sur soi même par rapport au reste du monde, ou bien on se bat pour être, non pas au niveau de ceux dont c’est la langue natale, mais au moins au niveau de celui des autres pays étrangers qui n’ont pas, du fait de leur histoire, les mêmes états d’ames que nous.

Car ce ne sont pas les beautés linguistiques de la langue anglaise qui l’ont rendu si repandue, mais la puissance économique qu’elle represente. La langue Française elle même, au temps où elle était parlée dans toutes les Cours d’Europe l’était pour la puissance économique, démographique et militaire qu’elle représentait alors et pas seulement pour la joliesse de ses expressions. Nous avons depuis perdu cette situation privilègiée, mais ce n’est pas en refusant l’effort de faire aussi bien que nos voisins et concurrents que nous retrouverons cette position enviable.

Le problème de la domination de l’anglais ne date pas d’aujourd’hui et se posait déjà il y a trente ans. A l’époque un certain nombre de français se sont battus contre cette domination émergente avec la même vigeur que celle exprimée par certains de mes commentateurs. Force est de reconnaitre que la position du français ne s’est pas améliorée en trente ans tant est forte l’importance de la puissance économique dans l’utilisation d’une langue.

Si nous voulons regagner cette place, et même ne pas perdre la place de second au profit de l’espagnol par exemple, c’est sur le plan de la puissance économique qu’il faut nous battre et pas seulement de la culture. J’ai eu l’occasion d’être confronté sans doute plus que certains d’entre vous à la matérialité de cette puissance de l’économique et c’est ce qui explique que pour moi, il faut admettre, en attendant des jours meilleurs, que nous sommes devenus une puissance moyenne au même titre que la Finlande et que nous n’avons plus guère le choix que d’admettre cette domination linguistique.

On peut parfaitement penser différemment et je respecte ces opinions mais personnellement je ne crois pas que nous resisterons à la prééminence de l’anglais simplement en refusant de l’apprendre.Je crois même que le rejet très profond que je sens dans vos commentaires est un handicap par rapport aux autres pays du monde dans le maintien et le développement de notre puissance économique.

Un mot d’espoir pour finir. J’ai eu l’occasion pas plus tard qu’hier, d’assister à une conférence du PDG de SEB, société française implantée mondialement,et il disait que le fait d’être français était une arme de choix dans les relations techniques ou commerciales pour la seule raison qu’il y a des multitudes de gens et de peuples qui n’aiment pas les anglo saxons et ce qu’ils representent et que nous apparaissont alors comme une alternative...même si les discussions se font en anglais.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès