Excellent témoignage
Comme tout être humain, J répond aux lois de la plasticité cérébrale, au conditionnement instrumental.
Si J demeure parmi d’autres J, il s’adaptera au monde des J, et cela le renforcera dans son comportement. D’autant plus qu’à 14 ans, J privilégiera les informations transmises par les autres J de son âge, ce qu’Erickson a parfaitement mis en évidence. Ce que peuvent dire les adultes n’a aucun intérêt pour les J.
J doit donc être coupé des autres J, même des j minuscules. Il doit ensuite recevoir une éducation stricte et bienveillante, c’est-à-dire où le rappel des règles doit être fait quotidiennement, avec le sourire accueillant. Le rappel des règles doit se baser d’abord sur les règles de la physique qui s’appliquent à tous, ensuite sur les règles sociales, qui ne sont que le fruit d’une culture, et donc plus aléatoires. J s’est construit un personnage qui refuse l’empathie (de manière simulée ou réelle, cela est à déterminer), aussi énoncer la morale ne servira à rien. En revanche, J, s’il n’a pas de problèmes cérébraux organiques, est sensible à la raison, et il faut donc employer la logique. A force, J se reconfigura selon les lois de la plasticité.
J doit découvrir l’importance de lui-même, et il faut donc le valoriser, sans pour autant en faire trop. Il faut lui rappeler qu’il part de très bas, que cela n’est pas grave, et qu’il a les moyens de progresser, que d’autres avant lui l’ont fait. Il faut initier J aux arts, à la culture, à l’importance de prendre soin de soi, afin qu’il découvre l’esthétique. Il faut parler franchement à J, ne pas employer d’implicite, parce qu’il ne sait pas les décoder. Il faut lui dire la vérité, même si elle n’est pas belle à entendre. Mais toujours lui dire qu’on peut progresser, et qu’après tout, il peut décider de ce qu’il va devenir, et qu’il est préférable pour lui qu’il devienne quelqu’un de bien.
J n’a pas de volonté, et il doit donc faire des exercices pour domestiquer ses pulsions, pour domestiquer ses processus mentaux. Maîtrise du corps et de l’esprit. A 14 ans, le cortex préfrontal de J est très loin d’être parvenu à maturité. Ce qu’il faut comprendre, c’est que J, et avec lui tous les adolescents, observe un élagage synaptique. Cela signifie que les ados perdent de nombreuses connexions neurales inutilisées, et explique leur comportement bizarre.
En permettant à J de se contrôler et de contrôler son environnement, J commencera à s’éveiller à la motivation d’entreprendre quelque chose de positif. Et ainsi J peut devenir quelqu’un de très bien.
Il faut rappeler à J qu’il est un être temporel, et qu’il était J-1 et qu’il deviendra J+1, et par conséquent, qu’il doit se préparer au changement, parce qu’inéluctablement, il deviendra un autre J, avec d’autres goûts et aspirations. Ce rappel doit être quotidien.
J doit être touché parce que le contact tactile conduit au tact, grâce à l’action des neurotransmetteurs, notamment la sérotonine.
Il ne faut pas rappeler à J son passé, ses errements, pour lui permettre de devenir un autre J, adapté au monde. Rappeler son passé ne fera que renforcer les connexions neurales qui contiennent les informations négatives. Ne pas rappeler provoquera l’oubli, à l’exception de la mémoire des gestes, qui demeurera toujours présente en raison du rôle du cervelet.
J, comme tous les adolescents, ne sait pas lire les émotions. Son cerveau le lui empêche. Il interprète donc mal un regard. Quand J était enfant, il interprétait mieux les émotions, et cela lui posait moins de problèmes. Eh oui, le cerveau de J est un chantier permanent.
J devrait faire des analyses médicales poussées afin de découvrir s’il n’est pas l’objet d’un dérèglement hormonal anormal.
Il y aurait beaucoup de choses à dire pour aider J, mais je n’ai pas le temps. En résumé : bienveillance (afin de squizzer ses amygdales) et fermeté absolue (pour lui montrer qu’il existe une force objective plus forte que celle qui existe dans son imagination et qu’il n’arrive pas à domestiquer), couper des autres ados, exercices de contrôle de soi et découverte de l’estime de soi, et oubli de ce qu’il était pour lui permettre de changer. Pas de punition mais appel à la logique. Et dès qu’il ira mieux, le réintégrer aux ados (mais pas avec des ados difficiles).
04/04 16:09 - PapaDop
eresse , Bonsoir , Ne pensez-vous pas que c’est plutot l’école qui n’est (...)
04/04 15:50 - C’est Nabum
Gordon Vous avez raison, c’est un sentiment qui parfois nous accable car contrairement à (...)
04/04 10:31 - docdory
@ eresse Vous faites exactement la réponse que je souhaitais faire à « C’est nabum ». (...)
04/04 09:10 - gordon71
impuissance résignation c’est le concept en vogue chez les enseignants ? chaque (...)
04/04 07:19 - C’est Nabum
Papa dop Il y eut des docteurs dans des lieux épouvantables qui pratiquèrent des choses (...)
04/04 02:02 - eresse
Entièrement d’accord avec vous, il y a des enfants qui des la cinquième crient (...)
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