• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de teddy-bear

sur Israël face à Barghouti


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

teddy-bear teddy-bear 4 avril 2012 17:22

Légitimité de l’Etat d’Israël..

On peut admettre que défendre la cause israélienne nécessite un raccourci historique, toutefois, omettre à la fois la Déclaration Balfour, le terrorisme juif contre l’occupant britannique et les massacres de Palestiniens comme celui de Deir Yassin perpétré dès avril 1947, avant l’autoproclamation de l’Etat juif d’Israël, discrédite tant soit peu les commentaires prosionistes. Peut-être est il temps de faire un peu d’histoire.

L’idée du sionisme était viciée dès le départ et condamnée par tous les acteurs politiques d’alors, y compris les plus pro-sémites et les juifs orthodoxes. Herzl avai effectivement pensé à des territoires hors de la Palestine, on lui a proposé l’Ouganda, ce qui a été refusé ? Il a même proposé à l’Egypte d’occuper une partie du Sinaï, (1) qui lui a gentiment répondu que cela n’était pas possible. Or, c’est le retour biblique qui a prévalu et Herzl s’y rangea.
Depuis, c’est la réalisation d’un des plus mauvais desseins de l’homme, de ceux qui finissent toujours dans le sang et les larmes. Accomplir un vœu biblique au nom d’un problème social en s’emparant d’un territoire étranger par tous les moyens, pour le résoudre, c’est aller inévitablement au désastre, à la fois pour les émigrants comme pour les autochtones en continuant la colonisation de la Cisjordanie au nom « d’Eretz Israël »
Faire appel à l’Histoire implique donc de ne rien cacher ou omettre. En premier lieu l’Etat juif d’Israël est illégitime, car il est illégal devant les lois internationales et la morale. L’auto-proclamation de cet Etat a été le fruit d’un coup de force. La résolution 181 de l’ONU (2) prévoyait un partage de territoires (ce qui est déjà admettre l’invasion) à condition d’un accord bi-latéral. Or, devant l’aveu que la force prime le droit qu’est une telle proposition, les Etats arabes ont refusé, ce qui était leur droit. Le lendemain Ben Gourion annonçait la création d’un Etat israélien dont l’adjectif « juif » fut le fruit d’un long dilemme. Cet acte fut le premier accroc d’une longue liste des lois internationales garanties par l’ONU, ce qui enclencha la première Guerre du Refus. D’autre part le Royaume-Uni n’a pas pris aux votes de l’ONU, car tout à fait convaincu que la création d’un Etat juif entraînerait une situation continue de violence et de guerre. Le protectorat britannique a d’ailleurs été la victime d’actes de terrorisme commis par l’Irgoun dont le chef n’était autre que Béguin lui même, ainsi que par son avatar les gangsters et assassins du groupe Stern.

L’Etat d’Israël n’a pas de constitution formelle alors que lors de son auto-création en mai 48 elle était prévue et devait être adoptée par une Assemblée constituante le 1er octobre. Elle n’existera pas, car refusée par le rabbinat. Ben Gourion bottera en touche en proposant une véritable constitution lorsque tous les juifs du monde entier seront réunis. ! C’est donc la Torah qui en tiendra lieu, si j’ose dire. Ainsi l’Etat civil, naissances, mariages, décès et certaines libertés individuelles (transplantations) est sous l’autorité des rabbins.

(1) Boutros Ghali pacha, ministre des Affaires étrangères refusa cette concession en terme diplomatique avec ironie

2) Le 25 novembre : l’ONU met aux voix une seconde fois, faute de quorum, le projet soviéto-américain d’avenir de la Palestine de deux États séparés. Il manque encore une voix pour l’adoption. Truman, à la veille d’être réélu se démène et menace la France qui s’est abstenue, de lui couper les vivres. Plusieurs chefs de délégations ont reçu des enveloppes Le ministre de la Défense James Forrestal dans ses Mémoires a confirmé que " les méthodes utilisées pour faire pression, et contraindre les autres nations au sein des Nations Unies, ont frôlé le scandale ». La Grèce, Haïti (qui se voit accordé un prêt pour son développement) et d’autres, récalcitrants jusque-là deviennent favorables au partage. Jusqu’à la firme Firestone qui prévint le Liberia qu’elle annulerait ses projets d’extension dans le pays s’il ne renversait pas son vote en faveur du partage ! (Le péché originel d’Israël, p. 37) D. Vidal .




Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès