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Commentaire de Christian Labrune

sur Israël face à Barghouti


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Christian Labrune Christian Labrune 6 avril 2012 11:15

@teddy-bear

Vous êtes dans le flou artistique le plus parfait. Toutes les religions se valent, dites-vous. Etant athée autant qu’on peut l’être, j’aurais tendance à vous répondre oui. Sauf qu’en l’état actuel des choses, toutes n’ont pas les mêmes objectifs. Le christianisme, en France, ne pourrait certainement plus imposer à ses ouailles des comportements tels que le port du voile : il a dû se faire une raison du principe de laïcité ; il interdit l’avortement et les préservatif, mais les chrétiens s’assoient aisément sur ces sortes interdits. Ils sont chrétiens comme d’autres sont Bretons ou Berrichons, c’est un folklore. Ce n’est absolument pas le cas de l’Islam dont l’objectif est d’imposer partout la charia et d’uniformiser les comportements jusque dans l’existence la plus intime. Il y réussit très bien.

Que vous soyez hostile aux théocraties, j’approuve, mais s’il y a demain deux états et une Palestine indépendante, cela m’étonnerait beaucoup qu’elle fonctionne avant longtemps sur le principe de la laïcité. Ce sera – et là-dessus le Hamas et l’Autorité sont d’accord – une Palestine « judenrein » dont la religion sera l’Islam. Considérez un peu ce qui se passe actuellement dans la Tunisie, une année après son « printemps » !

Je ne vois pas ce que vient faire ici Sarkozy. Je suis sur ces questions de présidentielle tout à fait impartial : je ne voterai pas et je renvoie dos à dos une gauche et une droite parfaitement égales dans l’incompétence, l’inconséquence et le populisme.

La question de la corruption dans l’Autorité palestinienne n’est pas sans importance, elle explique beaucoup de choses, et je ne vois pas pourquoi la corruption et les « affaires », tellement importantes dans la campagne électorale françaises, deviendraient si négligeable lorsqu’on prétend mettre son nez dans le fonctionnement palestinien.

L’hypothèse d’une nouvelle diaspora juive qui serait la conséquence d’une victoire des Palestiniens est complètement loufoque, je vous l’accorde, mais la seule question qui intéresse les antisémites, c’est celle d’une nouvelle solution finale. Ils rêveraient que les Palestiniens s’en chargent, et si des bateaux entiers de Juifs débarquaient dans les ports français, je sais très bien quelle sorte de comité d’accueil ils s’entendraient à organiser.

« Il y a dans ce conflit un agresseur et un agressé », dites-vous. Du coup je me demande si vous connaissez réellement l’histoire de cette région du monde, si vous savez ce qu’était la Palestine à l’époque du mandat anglais, comment la guerre qui a commencé en 48 et n’a jamais cessé s’est immédiatement située sur le terrain du théologico-politique. Vous ne savez probablement pas ce qu’a pu être l’influence du mufti de Jérusalem, admirateur d’Adolf Hitler et oncle de Yasser Arafat, dans toutes ces années-là. La phrase très connue de Ben Gourion que vous citez est extrêmement intéressante en ce qu’elle exclut tout manichéisme, elle situe les problèmes sur un plan où il y aurait des solutions possibles à la question des exactions et des entreprises militaires qui en résultent des deux côtés. Il reconnaît un adversaire égal en droit. Il est fâcheux que dans l’autre camp on ait toujours dénié, pour des questions métaphysiques, le droit à l’existence de l’autre.

L’origine de ce conflit est moins territoriale que religieuse. Les Palestiniens veulent la paix à l’ONU et ils ne la veulent pas ; ce qu’ils veulent, c’est une disparition des Juifs dans la région. Seul un affaiblissement du sentiment religieux pourrait conduire à la paix. Ce que nous observons aujourd’hui, hélas, c’est exactement l’inverse.

Bref, ce que vous m’écrivez étant tout à fait irréaliste, je ne vois pas d’autre manière de réaliser votre idéal que la prière à Dieu. En tant qu’athées, je nous vois fort mal partis !


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