Sarkozy, le roi du bonneteau !
"Ainsi que l’avance dans un essai le célèbre pirate informatique
Kevin Mitnick, l’ingénierie sociale serait L’art de la supercherie ;
plus précisément l’art d’induire autrui en erreur et d’exercer un
pouvoir sur lui par le jeu sur les défaillances et les angles morts de
son système de perception et de défense. Illusionnisme et
prestidigitation appliqués à tout le champ social, de sorte à construire
un espace de vie en trompe-l’œil, une réalité truquée dont les règles
véritables ont été intentionnellement camouflées. »"
Qu’est-ce que l’ingénierie sociale ?
"La culture de l’inégalité ne concerne pas que le domaine économique.
Elle touche aussi à la configuration du champ perceptif. En effet, le
fondement des théories de la surveillance (1), tel que résumé par le
principe panoptique de Jeremy Bentham (2), est la dissociation du couple
« voir » et « être vu ». La politique comme ingénierie sociale consiste
alors à bâtir et entretenir un système inégalitaire où les uns voient
sans être vus, et où les autres sont vus sans voir. Le but de la
manœuvre est de prendre le contrôle du système de perception d’autrui
sans être soi-même perçu, puis d’y produire des effets en réécrivant les
relations de cause à effet de sorte qu’autrui se trompe quand il essaie
de les remonter pour comprendre sa situation présente. Dans son livre
sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkzoy en 2007, Yasmina Reza
nous rapporte ces propos d’un de ses conseillers, Laurent Solly : « (…),
la réalité n’a aucune importance. Il n’y a que la perception qui
compte. » Ce constructivisme radical, issu de l’école de Palo Alto et
très en vogue dans le milieu des consultants, n’hésite pas à considérer
que la perception peut être détachée de tout référent objectif, réel.
L’ingénierie des perceptions devient alors une activité quasi
démiurgique de construction d’hallucinations collectives, partagées,
normalisées et définissant la réalité commune, autrement dit un ensemble
stabilisé de relations causales falsifiées."
(1) C’est moi qui souligne
(2) "il faut nous souvenir de ce que Bentham disait : la transparence
des individus implique l’incapacité de mettre en cause les lois ou
d’agir contre elles. La question que je pose est donc la suivante : la
démocratie peut-elle survivre quand ses citoyens ne peuvent plus
contester l’ordre établi ?" (Le panoptyque)