Bonjour Al West,
Tous ces comportements d’auto-préservation que vous citez prennent naissance avec l’ego. C’est ce paradigme que nous avons adopté de définir ce qui est « moi » et ce qui n’est pas « moi » qui nous fait ensuite décider que « moi » est en danger et qu’il convenait de le protéger.
Vous concevez comme impossible le fait qu’un individu puisse agir par un autre intérêt que son « intérêt propre » et ... figurez-vous que je suis d’accord avec vous. Là où je diverge d’avec vous, c’est simplement dans la définition de ce qui est son « intérêt propre ».
Pour la plupart des gens, « l’intérêt propre » se restreint au périmètre de leur ceinture physique qu’on appelle la peau. Et cela, parce qu’au moment de leur naissance, ils ont constaté que ce qui était en-dedans de cette peau était beaucoup plus facilement contrôlable que ce qui était en-dehors.
Mais il s’agit d’une déduction expérimentale, et donc bien d’un choix arbitraire.
J’ai mentionné un jour cet exemple d’une civilisation précolombienne où, afin de faire venir la pluie, régulièrement, un membre se sacrifiait volontairement, et d’après les faisceaux d’indices que nous livrent l’archéologie, de son plein gré et sans contrainte, au dieu tutélaire dans l’intérêt de tous. D’après vous, où un tel individu plaçait-il la limite de son « intérêt propre » ?
Je soutiens que l’homme est égoiste par choix.
Le jour où on le redécouvrira, nombreux sont ceux qui du même coup découvriront la possibilité d’en faire un autre. Et l’humanité prendra alors un tout autre visage.