Nicolas Doisy explique comment François Hollande va libéraliser le marché du travail en France.
Nicolas Doisy explique comment François Hollande va supprimer le CDI (Contrat à Durée Indéterminée).
Lisez cet entretien, et regardez cette vidéo scandaleuse :
- François Ruffin : Si je fais un récapitulatif, je me suis amusé à faire des cas à partir de votre document :
Cas n°1 : François Hollande est conciliant, il revient de lui même sur ses maigres promesses de campagne, il libère le marché du travail et en finit avec le CDI comme norme de travail.
Cas n°2 : il lui faut une petite pression de ses partenaires européens, une petite concession qui lui sert de prétexte, et derrière il libéralise le marché du travail.
Cas n°3 : il refuse de se plier à ce programme de libéralisation, à cette injonction, et alors les marchés vont le punir, le rappeler sérieusement à l’ordre.
- Nicolas Doisy : Oui.
- François Ruffin : Donc là, jusque-là dans les trois cas, quand vous dites, « soit les électeurs, soit les marchés seront déçus », dans les trois cas c’est toujours les électeurs qui seront déçus et les marchés qui gagnent ?
- Nicolas Doisy : Oui oui. Eh bien regardez la Grèce, regardez l’Espagne, regardez l’Italie, regardez tout ce qui se passe en Europe depuis 2010. On a bien vu que de toute façon, à la fin, c’est le marché qui l’emporte. Je ne vais pas encore dire que le marché a nécessairement raison au sens moral du terme, en tout cas il aura raison factuellement puisqu’il s’imposera, c’est clair. Donc, c’est de ce point de vue-là que je le dis, oui en effet. Vous avez raison, les électeurs risquent d’être plus perdants que les marchés.
- F.R. : Je propose un quatrième cas, l’irruption du peuple sur la scène de l’Histoire.
- N.D. : La prise de la Bastille numéro 2 ?!
- F.R. : Hier, à Paris, y avait, bon, on va pas chipoter, 80 000, 90 000, 100 000, 120 000 manifestants à l’appel du Front de gauche. Si, comme en 1936, on avait une élection qui était suivie de mouvements de masse, de manifestations, de grèves…
- N.D. : Qu’est-ce qui se passerait en Europe ? Ben là je crois que c’est le gros coup d’angoisse, parce que si, quand les grecs manifestent, on a déjà une Europe qui se sent sur le point d’exploser, je vous laisse imaginer pour la France. C’est bien pour ça que je passe mon temps à répéter dans cette note que j’espère bien que François Hollande, se souvenant de ses années de formation en 81-83 auprès de François Mitterrand, évitera précisément de laisser se développer ce genre de scénario à nouveau, ou en d’autres termes trouvera la formule politique qui lui permet de vendre les réformes à la population française d’une façon qui soit acceptable…
La vidéo dure 10 minutes.