@focalix
L’auteur n’est pas musulman, dites-vous, en vous substituant à lui. Qu’est-ce que j’en sais ? il n’en parle pas. S’il n’est pas musulman, pour moi, il est un Français comme un autre et je ne vois pas très bien le sens de son discours. Quand bien même il serait musulman tout en étant capable de voir ce qu’il y a de pernicieux dans le fanatisme religieux, je ne verrais aucune difficulté d’aucune sorte.
Mais tout de même, je sais lire : quand on rapproche deux prénoms, un prénom chrétien et un prénom musulman, qu’est-ce que cela peut vouloir dire, sinon qu’on est à cheval sur deux cultures ? La encore, cette particularité est plutôt intéressante, c’est plutôt une richesse, et pour tout le monde, qu’une difficulté.
SI c’est une difficulté, c’est qu’on ne se sent pas accepté, et à ce moment-là, dans le climat actuel, c’est qu’on se situe parmi les musulmans qui prétendent faire l’objet d’un amalgame après les sinistres événements dont nous avons été témoins et dont ils refusent de se désolidariser ou se désolidarisent tout en les excusant pour des raisons sociologiques : la misère des banlieues, etc. On connaît la musique.
Il y a donc une ambiguïté dans le propos, et c’est ce que je tenais à faire remarquer. Je ne vois pas très bien à quoi tend ce discours. Des éclaircissements paraissent nécessaires. A l’auteur de nous les donner. Mon propos ouvre sur une discussion, pose des problèmes et ne peut en rien apparaître comme un refus a priori d’entendre l’autre.
Maintenant, je vous trouve extrêmement simpliste : un type tire à bout portant dans la tête d’une gamine en se réclamant de l’Islam et vous venez me dire que les gens qui critiquent l’Islam sont animés par la haine. Où est-elle la haine ? Le geste de Mehra est autorisé par l’Islam, il est même explicitment encouragé par le hadith à la fin du septième article de la charte du Hamas. L’avez-vous jamais lu ? Quand on veut parler de culture, il me semble qu’il faudrait lire un peu, s’informer, non ?
Quand je parle d’un refus de s’intégrer, je parle d’expérience : j’ai été professeur. J’ai vu des collègues enseignant la philosophie empêchés de faire leur cours par des fanatiques qui ne toléraient pas, par exemple, qu’on traitât devant eux, au chapitre des religions, du scepticisme ou de l’athéisme. J’ai vu des professeurs de sciences naturelles empêchés dans les banlieues d’expliquer la théorie darwinienne parce que des imams obscurantistes avaient soigneusement manipulé leurs ouailles. Ces sortes de réactions vous paraissent-elles le signe d’une claire volonté d’intégration ?
Mon sentiment, c’est que vous répétez un discours bien-pensant et rassurant mais sans rien connaître du fond du problème. Comme il est classique en pareille circonstance, puisqu’on ne peut pas argumenter, on a recours à l’invective. Mais aux yeux des gens cultivés et qui pensent rigoureusement, on ne parvient qu’à se ridiculiser.