La majorité silencieuse n’est pas un mythe, elle est faite de
tous ceux qui investissent et travaillent pendant que d’autres se
contentent de vivre à ses crochets et de défendre leurs privilèges.
Rien de contradictoire avec le fait qu’elle compte dans la
majorité qui « sort des urnes » puisque contrairement à
ceux qui profitent d’elle à longueur de temps, elle a autre chose à
faire quotidiennement que de brailler, critiquer, revendiquer,
invectiver, s’opposer, obstruer...
C’est cette majorité silencieuse qui sait bien que la politique
d’un pays ne se réduit pas au procès d’un homme qui a fait ce
qu’ont permis les circonstances, en dépit d’une opposition n’ayant
été capable de faire preuve de rien d’autre que d’un rare
sectarisme.
Elle sait aussi qu’au lendemain d’une élection perdue par la
droite :
- Reviendra le temps de la dilapidation.
- Qu’il y aura la queue aux guichets des banques ; et les riches
ne seront pas les seuls à la faire. Nombreux seront ceux qui ayant
économisé durant toute une vie de travail craindront à juste titre
de voir sombrer leur épargne, aussi modeste soit-elle (voir ce qui
se passe dans les pays européens en détresse).
- Qu’aux mains de politiciens n’ayant d’expérience que celle des
tribunes et d’autres pratiques que la démagogie, la France perdra sa
crédibilité internationale et ses appuis les plus précieux ; verra
sa note financière immédiatement dégradée et son avenir
économique et social compromis d’autant plus.
- Que la formation d’un gouvernement fiable sera impossible. De
gauche comme de droite, qui peut en effet imaginer voir rassemblés
et durablement travailler ensemble : au sein même de leur
propre parti, Hollande, Aubry, Royal, Fabius, Valls, etc. et à
l’extérieur, Mélenchon, Joly et quelques autres ?
- Que la France sera sans défense face à la crise qui perdure et
menace de s’amplifier.
Puissent s’en souvenir et se rassembler, les électeurs indécis,
ceux projetant de s’abstenir et ceux s’apprêtant à voter davantage
contre Sarkozy que pour leurs propres idées. Faute de cela, les
nouvelles difficultés qui nous attendent risquent fort de nous faire
connaître le sort de nations qui, avec encore moins de courage que
la France, ont abusivement et trop longtemps cru en l’Etat
providence.