@ Henri
« Mélenchon a été le seul dans cette campagne à utiliser le »parler vrai« . Il a été le seul à faire rêver »

Tout est dit. Analphabétisme politique, certainement pas, mais œillère partisane, bien évidemment, on rêve tous sur la victoire de notre favori.
Au delà du pléonasme, reste l’amertume : 20% à l’extrème droite. Constat évident de l’écho positif rendu au discours de la Marine nationale : elle a réussi son coup.
Les « masses opprimées », les « travailleurs exploités », les « anti-système » n’ont pas suivi Méluche malgré les meetings-festivals youkaïdi-youkaïda. Ils ont en masse choisi de renforcer une extrème-droite -qu’ils ne considèrent surtout pas comme d’extrème droite- ils seraient même fondés au point où en sont les choses à se considérer comme nouvelle droite ou nouveau centre où même gauche prolétarienne, pourquoi pas ?
Force m’est de constater que les dégâts laissés derrière lui par l’arrivisme analphabète de Sarkozy, ne se sont pas limités à la destruction de l’état de droit, mais se sont étendus jusque dans la conscience politique de chacun au point de chambouler les clivages politiques nationaux traditionnels. A gauche comme à droite, mais encore plus à droite apparemment, on a besoin de rêve. Ariane en appelait récemment à la pitié, c’est dire ; Ces élections se sont habillées du romantisme qui manque au débat d’où les idéologies ont disparu et où on aimerait bien en revoir...

Pourtant, alors que les espoirs les plus romantiques se transforment en illusions perdues et que retombent pieds sur terre et têtes sur les épaules, je ne peux m’empêcher de penser qu’en fait de projets ou de programmes, les rêves se vendent aussi bien sinon mieux à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche. Ce choix d’espoir (« vote de crise » en langue de bois), c’est du constat d’échec, de la peur et de la révolte qu’il est né.
Qu’est-ce qu’une illusion ? Qu’est-ce que l’espoir ? Et en quoi, pourquoi et à quel titre une « raison » quelconque devrait devenir La Raison qui empêche le rêve de devenir réalité ? L’espoir ne se transforme en illusion qu’a posteriori, après l’échec, prévisible pour certains et pas pour d’autres, et dès lors, le jeu devient facile pour une victimisation face aux « raisonnables ».
Je ne me rends compte que d’une chose aujourd’hui : j’ai voté Hollande, j’ai milité comme un malade pour lui apporter le plus grand nombre de voix, sous les sifflets et quolibets de la famille politique traditionnelle qui est pourtant la mienne, les appellations de « soumis », « traître » ou autre « marionnette du vote utile »...
Je n’en veux pas aux électeurs du Front de gauche pour l’amalgame UMPS (fond de commerce commun et hérité des Lepen) auquel ils m’ont si souvent accusé d’adhérer, surtout pas maintenant qu’eux-mêmes sont bien obligés de réaliser la connerie de l’argument... après coup, malheureusement.

Oui j’ai voté utile, mais ce n’est même pas assez utile car le front de gauche m’a fait croire qu’il était gros et fort, je l’ai crû, et me suis finalement trompé de cible. Les illusions de gauches m’ont caché la réalité de droite... encore un mirage de la politique partisane... Henri !
Alors le « parler vrai » de Mélenchon, je m’en tape. Sans lui et ses festivals de rock, j’aurais senti le danger qu’il cachait. Et parce que, démagogie oblige, demandez à Marine Lepen, le « parler vrai », elle connaît aussi. Et 2 fois plus que Mélenchon apparemment.
Eva, ma voix t’a manqué, mais tu es la seule digne politique au milieu de ce tas de marionnettes, mais je m’égare, tous contre Sarkozy, on s’engueulera plus tard.