@Antoine 1705
Vous êtes dangereux parce que vous m’avez fait tellement rire que j’ai failli avaler ma pipe.
Pour détruire l’éducation nationale, à la fin du XXe siècle, comment croyez-vous qu’on ait procédé ? En introduisant des concepts idiots comme celui de « projet », lequel avait déjà été importé dans l’entreprise après avoir été inventé dans l’armée américaine dans les année 50 pour fabriquer de la motivation. La notion de « projet pédagogique », par exemple, représente le comble de la stupidité. Qu’est-ce que peut être l’objectif d’un prof, si ce n’est celui d’instruire ? Bref, pour détruire l’école, on a fait appel à toute sorte de phraséologies imbéciles venues de ces « sciences de l’éducation » qui sont à peu près aussi scientifiques que la « science » économique et produisent des désastres tout à fait comparables. On est là dans un domaine où les effets paradoxaux sont légion parce qu’enseigner est un art et que lorsqu’on veut appliquer sans art les recettes prédéfinies des sciences de l’éducation - pour réussir, croit-on, à tous les coups -, on aggrave les situations. Par exemple, quand on est confronté à des classes où il est difficile d’enseigner parce que les niveaux sont très disparates, si on veut rendre la situation vraiment irrémédiable, il suffit d’individualiser les enseignements, de créer un groupe pour chaque niveau. Les plus faibles, on les mettra tous ensemble, on pense qu’on sera ainsi plus à même de traiter les difficultés particulières. Eh bien, c’est le résultat inverse qu’on ne tardera pas à observer : l’écart se creusera encore, et beaucoup plus vite. Les plus faibles vont très vite se démotiver et ils n’apprendront plus grand chose. Pour ceux qui ont déjà un bon niveau, de toute façon, quoiqu’un fasse, quelle que soit la « pédagogie » qu’on adopte, ils réussiront très convenablement. Pendant que vous y étiez, vous auriez aussi pu parler de la nécessité « d’ouvrir l’école » sur le monde extérieur, de l’adapter aux réalités de la vie contemporaine, c’est aussi une excellente méthode de destruction.