Merci
Taktak
J’abonde
globalement dans votre sens.
Toutefois
ce que vous appelez « féodalisme » n’est qu’une dérive
potentiel du fédéralisme national. Au même titre qu’un système
centralisé peut avoir pour dérive une bureaucratisation à la
soviétique, par essence « démocraticide » . Et puis le
centralisme est-il vraiment aussi égalitaire que cela ? Il est
permis d’en douter tant il tend justement à privilégier (à tout
point de vue) le « centre » aux dépens de la
périphérie. Si les dérives fédéralistes peuvent s’apparenter à
du féodalisme, celles du centralisme peuvent être assimilées à
une forme d’impérialisme.
Bref, nul
système n’est parfait ! Faudrait-il pour autant suivre la voie d’un
néo-bonapartisme et remplacer tous les élus locaux (du maire au
conseiller régionale) par des préfets désignés par l’Etat central
via le président de la République, de par sa qualité de seul et
unique élu du peuple ? Je n’ai pas l’impression que ce soit ce à
quoi vous aspirez.
Maintenant
afin d’éviter les dérives fédéralistes évoquées plus haut
plusieurs pistes existent : d’abord il ne s’agira nullement
d’annihiler « l’Etat central » (toujours présent dans les
fédérations américaine, espagnole, britannique et allemande pour
ne citer que quelques exemples ; il ne faut pas confondre fédération
et confédération), lequel aura pour tâche, entre autres, de
garantir une certaine égalité ou équité entre régions (c’est ce
qu’on appelle le principe de péréquation) ; ensuite il est toujours
possible de réduire les mandats (deux maximum voire un seul comme le
proposent les objecteurs de croissance) pour éviter le carriérisme
et la professionnalisation de la politique (la politique devant être
à mon sens plus un sacerdoce qu’autre chose) ; et pour empêcher
tout enrichissement les citoyens ne pourront occuper qu’un seul poste
(maire, conseiller général, conseiller régional ou député) avec
en outre des émoluments qui correspondront avec ceux qu’ils
touchaient avant d’être élus. Voilà au moins trois pistes ...
"Mais
si celui peut être progressiste lorsqu’il s’agit de reconnaitre
le droit des peuples à disposer d’eux même, on ne comprend pas la
logique quand on parle aujourd’hui d’un état nation déjà
ancien, centralisé depuis 4 siècle".
D’une part,
le processus de centralisation ne s’est vraiment accéléré qu’à
partir de la Révolution française.
D’autre
part, si ce processus pouvait se justifier historiquement, l’objectif
étant aujourd’hui atteint (l’unité nationale) je
ne vois pas en vertu de quoi il ne serait plus possible de
poursuivre la décentralisation entamée au début des années 80.
D’autant que la décentralisation envisagée n’est ni une fin en soi
ni imprégnée d’un quelconque romantisme. Elle a, au contraire, pour
objet principal de favoriser la démocratisation de l’Etat en le
débureaucratisant.
Dernier
point enfin : comme pour toute organisation politique il existe
une vision de droite et une vision de gauche de l’Europe des régions.
La vision de gauche pourra s’appliquer le jour où l’UE prend la
forme d’une fédération de nations socialistes.