Chabot et charentaises
La promotion en février 2004 de la maîtresse tape-dur du PAF, Arlette Chabot, au poste de directrice de l’information de France 2 consacre une longue carrière vouée au culte de l’Autorité politique, policière et patronale.
« Mots croisés », la terrifiante émission de « débats » qu’elle anime sur la chaîne publique, a en effet servi de vecteur privilégié - ex-aequo avec les émissions-gyrophares de Charles Villeneuve sur TF1 - à la propagation de la pandémie sécuritaire qui a conduit à la réélection brejnévienne de Chirac, avant d’offrir un porte-voix stridant à la doxa ultra-libérale du Medef.
Souvenirs d’épouvante. Celui d’un 13 mai 2002, après les présidentielles, quand Chabot présidait d’un œil avachi un simulacre de pluralisme où les théoriciens de la tolérance zéro bavassaient devant leurs adeptes (flics, magistrats, Malek Boutih...).
Ce tribunal où n’officiaient que des procureurs anticipait à la perfection les lois qui allaient suivre. Un an plus tard, le 23 juin 2003, « Mots croisés » posait une question dont la formulation renfermait tous les prémisses de la démolition sociale : « Pourquoi est-il impossible de réformer la France ? » Question subsidiaire : « Est-ce la faute des syndicats, immobilistes par principe ? » Assurément ! Mais la faute aussi aux fonctionnaires, aux gauchistes, au droit du travail, aux minima sociaux...
Pour une fois que les « jeunes d’origine immigrée » n’y étaient pour rien, on s’est bien gardé de faire la fine bouche.