En surfant au hasard d’internet, je suis tombé sur la citation suivante, que je copie-colle ici :
Paroles prononcées en 1914 par John Swinton,
rédacteur en chef du New York Times,
dans son discours d’adieu à ses collègues,
au cours d’un banquet en son honneur,
à l’American Press Association,
à la veille de son départ en retraite :
“Quelle folie que de porter un toast à la presse indépendante ! Chacun, ici présent ce soir, sait que la presse indépendante n’existe pas.
Vous le savez et je le sais : il n’y a personne parmi vous qui oserait
publier ses raies opinions, et, s’il le faisait, vous savez d’avance
qu’elles ne seraient jamais imprimées. Je suis payé 250 dollars par
semaine pour garder mes vraies opinions en dehors du journal pour lequel
je travaille.
D’autres, parmi nous, reçoivent la même somme pour
un travail semblable. Si j’autorisais la publication d’une opinion
sincère dans un numéro quelconque de mon journal, je perdrais mon emploi
en moins de 24 heures, comme Othello. L’homme suffisamment fou pour
publier une opinion sincère se retrouverait aussitôt sur une route à la
recherche d’un nouvel emploi. La fonction d’un journaliste (de New York)
est de détruire la Vérité, de mentir radicalement, de pervertir,
d’avilir, de ramper devant Mammon et de se vendre lui-même, de
vendre son pays et les siens pour son pain quotidien ou, mais c’est la
même chose, pour son salaire. Cela, vous le savez et moi aussi : quelle
folie alors que de porter un toast à la presse indépendante !
Nous sommes les ustensiles et les valets d’hommes riches qui commandent derrière les coulisses.
Nous sommes leurs marionnettes ; ils tirent les
ficelles et nous dansons. Notre temps, nos talents, nos possibilités et
nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des prostituées intellectuelles.”