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Commentaire de Christophe

sur La flexibilité n'est pas la précarité !


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Christophe (---.---.221.46) 21 mars 2006 15:38

Nous sommes assez proches en ce qui concerne l’approche que vous abordez ; même si nous sommes éloignés sur la conclusion.

La flexibilité est vue, en France, comme un outil précarisant ; celà est évident. Il faut donc se poser la question du pourquoi ?

En France, dans les périodes d’inactivité, vous sombrez dans un chômage qui est perçu comme du funambulisme au dessus d’un gouffre. Notre politique de l’emploi pourrait être vue comme un désert dès lors que vous portez la marque du « sans activité prfessionnelle ».

D’aucun argumentent avec l’approche anglo-saxonne ; mais les pays qui réussissent le mieux sont les nordiques qui n’abondent pas dans ce sens. Ils ont travaillé, avant tout, sur un liant social et ont tranformé le gouffre du chômage en période active, soit de recherche d’emploi, soit de formation. Non seulement ils ont la capacité de pouvoir insérer une flexibilité constructive puisqu’ils ont créé une dynamique de l’emploi, mais en plus ils se sont dotés d’un outil performant pour s’adapter au plus vite aux domaines émergents.

En France, non seulement nous souffrons d’un manque évident de dynamique d’emploi, mais la formation hors cursus scolaire n’est possible qu’au prix d’un effort personnel énorme et sans aucune aide ni soutien quant aux orientations et au suivi.

Le problème à résoudre, en France, est le taux de chômage endémique. Pris entre la volonté de sécurité des salariés et la même volonté des entrepreneurs, l’équation se corse quelque peu.

Nous sommes d’accord que cela passe donc par un assouplissement des règles, des lois. Mais cela ne peut se faire que si nous sommes capables de faire en sorte qu’enfin le chômage ne soit plus ce gouffre profond dans lequel plusieurs millions de nos concitoyens s’enfoncent jusqu’à atteindre des conditions de vie misérables. L’insistance du terme concitoyen n’est pas anodin ; en effet, si nous sommes dans une société libérale, le terme société n’a de sens que si chaque individu est sensible à la problématique posée à ceux qui forment, avec lui, une société.

A entendre les commentaires, il semble que la notion de citoyenneté soit passée aux oubliettes pour laisser place au règne de l’individu. Dans ce contexte, que l’on cesse d’aborder la notion de société ; sans société plus de politique. Il est heureux qu’une bonne partie de la jeunesse n’ait pas perdu cette notion.

Par contre, lorsque vous abordez la problématique du CPE, nous constatons deux points contre lequel il ne permet absolument pas de résoudre le problème de fond :
- Le chômage : car le CPE ne fera que reporter le problème d’une classe d’âge vers une autre. Il serait préférable d’assouplir les règles pour tous.
- La sécurité : pas celle des employés, mais des employeurs. L’un des effets pervers consistera pour un entrepreneur de le sécuriser en reportant les responsabilités de ses décisions sur ses employés sans contrainte aucune. Comme vous le dites, la sécurité des uns engendre la précarisation des autres.

La flexibilité est nécessaire mais loin d’être suffisante pour redonner une dynamique à l’emploi. La dynamique de l’emploi se mesure aussi dans les périodes d’inactivité et non uniquement dans les périodes d’activité ; et sur ce point, nous sommes mauvais parce que nos politiques ont oublié un élément essentiel permettant des changements de fond : le courage. Attention, le courage n’a rien à voir avec l’entêtement absurde.

Pour vous rassurer, il existe des organisations syndicales constructives qui se heurtent tant à d’autres qui ne le sont pas (que l’on prend comme exemple pour stigmatiser l’ensemble) qu’à des gouvernements (droite et gauche confondus) qui sont soit autistes (ils préfèrent écouter leurs fameux experts qui ont fait montre depuis plusieurs décennies de leur méconnaissance des problèmes, et surtout de l’interconnexion des problèmes), soit démagogiques (échéances électorales obligent), soit dogmatiques (le fatalisme dont ils font preuve devant les problèmes économiques est parlant). Il suffit de constater comment le CNE et le CPE sont venus prendre leur place dans notre société ; ne rejettez pas la faute sur d’autres que ceux qui ont décidé de ces lois mais aussi de la méthode.

Oui, il y a problème dans notre pays. Mais il serait nécessaire de dialoguer entre gens responsables des véritables problèmes, trouver des solutions sans dogmatisme et enfin choisir une voie avec l’adhésion d’une grande part de la population. C’est l’un des devoirs des politiques, faut-il le rappeler ?


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