Dans une démocratie, aucun débat n’est en principe interdit, donc lorsqu’on veut interdire un débat, on fait croire qu’il s’agit en fait d’un autre débat :
Par exemple (même si ce n’est pas le sujet ici, si vous voulez ouvrir un débat (interdit) sur le protectionisme, on fait mine de croire que vous parlez de l’autarcie (=on ne veut pas vivre isolés du monde extérieur)
Dans le cas du nucléaire, on a toujours droit au débat accident contre fiabilité (cf Sarko pendant le débat : le nucléaire français est fiable), c’est un faux débat : une petite anecdote pour m’expliquer :
Imaginons un dispositif technique :« le flugdug helicoïdal à double réaction en chaîne d’arpenteur » (merci Pierre DAC), ce dispositif est extrémement fiable : une panne tres grave tous les 10 000ans. 10 000 ans c’est à peu près la période qui nous sépare du néolithique, c’est a dire que sur 2 flugdugs mis en service il y a 100 siècles, un seul a connu une avarie majeurs...Si vous avez un parc de 500 flugdugs, vous aurez en moyenne, une panne grave tous les 20 ans (tiens il s’est écoulé environ 20 ans entre Tchernobyl et Fukushima !!! (il y a actuellement 500 réacteurs nucléaires en service sur la planete)
à ceci s’ajoutent 2 autres mauvaises nouvelles :
- il sera tres couteux de passer d’une fiabilité de 10 000ans à une de 15 000ans
- si l’on passe à un parc de 1000 flugdugs, on aura en moyenne une panne majeure tous les 10ans !!!
Une 3eme mauvaise nouvelle :
Il est très difficile de maitriser un accident nucléaire : alors qu’arreter une centrale à gaz, par exemple, est assez simple (on coupe le robinet d’alimentation), pour un incident nucléaire c’est pas si simple, le coeur a tendance à surchauffer (bonjour le syndrome de Pekin), et on a vu à Fukushima que même le confinement du coeur, nécessaire, n’est pas une assurance tous risques (il a fallu arroser le coeur pour le refroidir, et ensuite, évacuer l’eau contaminée dans la mer...)
On voit que la « bonne » manière de poser le débat est la suivante : il y aura un jour un accident nucléaire en France : peut être dans 150ans, ou peut être la semaine prochaine (comme toute machine complexe, une centrale nucléaire connait des pannes, plus ou moins graves).
Compte tenu des « avantages » : electricité pas chère (surtout quand on oublie de compter le coût du démantelement), vitrine technologique Française, emplois du secteur etc sommes nous prêts à prendre le risque d’un Fukushima dans la vallée du Rhone, ou d’un Tchernobyl dans celle de la Loire ?
Je ne dis pas que la réponse est simple, mais c’est comme celà qu’il faut la poser...