Message envoyé hier soir, mais qui, apparemment, n’a pas été pris en compte par le système puisque je ne le vois pas. Je répondrai plus tard à vos autres remarques.
Najat,
J’ai très bien lu ce que vous m’avez écrit et je suis même d’accord : la peur de Dieu peut bien être dans les Psaumes considérée comme « le commencement de la sagesse », une religion un peu moins archaïque et primaire dira toujours le contraire. Madame de Sévigné s’interrogeant sur sa mort prochaine se demande avec angoisse si ce sera la peur « et la peur seulement » qui fera son « retour vers Dieu », auquel cas une conversion si tardive ne vaudrait évidemment pas grand chose. D’où, aussi, la paradoxologie d’un luther n’hésitant pas à recommander de pécher fortement (pecca fortiter) en s’en remettant à la miséricorde de Dieu. Pour dépasser une religion qui serait faite simplement de règles et d’interdits, il faut nécessairement tomber dans la mystique, dont nous avons déjà parlé, que ce soit celle de quelques chrétiens ou du soufisme. Je dis tomber parce que là les profondeurs du gouffre deviennent tout de suite très obscures, on est confronté à des états de conscience dont on ne peut pas parler, à ce que Jung et quelques autres appellent le numineux, et je vois bien que lorsque vous essayez de m’entraîner vers l’esprit de finesse cher à Pascal, vous voulez me faire admettre l’existence d’un domaine qui transcenderait langage et raison. En cela vous imitez un peu le prophétisme : vous auriez des antennes que je n’ai pas. Jeanne d’Arc entendait des voix. A moi, ces choses-là ne sont jamais arrivées. Je n’ai jamais eu aucune communication avec le divin. Rien qui ressemble à une illumination, à un chemin de Damas. La plupart des hommes en sont là. Ils ont déjà beaucoup de mal avec l’amour humain (s’il existe, dirait La Rochefoucauld !) dès lors comment voulez-vous qu’ils s’en tirent avec l’amour sacré d’un être invisible et impensable ? Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est imiter sans y rien comprendre les comportements qu’ils voient autour d’eux. Cela se fait naturellement, et là c’est moi qui vous rappellerai Pascal conseillant au libertin de se mettre à genoux, d’écouter des messes. « Cela vous abêtira », dit-il. Au terme de ce suicide de l’intelligence souhaitable selon lui, on commence à croire, même si on n’est pas touché par une grâce particulière. Ces contorsions, ces grimaces, ces imitations, vous avez pu les observer aussi bien que moi autour de vous, c’est la religion populaire. Au moins, quand on a peur et qu’on croit avoir intérêt à bien se tenir, même si on ne sait pas pourquoi, on est sincère. L’intellectuel, lui, a quand même les moyens de s’interroger sur l’ambivalence des sentiments, sur les arrière-plans de sa conscience. Il est capable de se demander s’il n’est pas en train de se raconter des histoires et s’il lui vient des extases, de faire tout seul un diagnostic d’hystérie.
Pour ce qui est du mot islam, il tire son origine du verbe aslama qui signifie "s’en remettre, s’abandonner". Ainsi, Islam peut être traduit, dans le contexte religieux et voulu par Dieu, par "Répondre à la volonté ou à la loi de Dieu". Il en découle ainsi le mot Musulman qui est celui qui « se soumet à la volonté de Dieu ». Islam a aussi pour mot dérivé Salam qui signifie « paix », ce qui est la conséquence naturelle d’une soumission totale à Dieu.
Le paragraphe que je viens d’écrire n’est évidemment pas de moi, je l’ai recopié et sans guillemets pour vous surprendre, sur un site auquel j’aurais cru pouvoir faire confiance ; en tout cas, il ne me paraît pas très catholique. Il est ici
http://islamfrance.free.fr/introduction.html
et vous voyez bien que si j’ai été trompé, je l’ai été par des musulmans qui osent parler ici d’une « soumission totale à Dieu ». Cela dit, il va falloir que je me résigne à mourir sans savoir le chinois ni l’arabe, ce dont je ne me consolerai jamais.
19/10 13:46 - Najat Jellab
Christian Je vous prie tout d’abord d’excuser ma réponse si tardive et impromptue, (...)
24/05 13:57 - Christian Labrune
ERRATUM " Et à la suite de la première phrase que je citais, et qui conclut le paragraphe, (...)
24/05 13:30 - Christian Labrune
J’écris en capitales (le « gras » ne passe guère par l’internet), des passages (...)
23/05 12:28 - Christian Labrune
Najat, Il faudrait peut-être, pour commencer, recentrer un débat qui a progressivement (...)
23/05 01:37 - Christian Labrune
Najat, Il est de fait que lorsqu’on traite de questions philosophiques, la littérature (...)
22/05 20:11 - Najat Jellab
Christian, Alors ça c’est pas de bol, parce que dans mon temple, en plus de Socrate et (...)
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