Vendredi 4 mai 2012 :
Sarkozy 2007 : des avocats tunisiens de l’ex-Premier Ministre libyen
reparlent de fonds libyens.
Le principal avocat tunisien de l’ex-Premier ministre libyen incarcéré
en Tunisie a affirmé à son tour vendredi à l’AFP que son client lui avait dit
que le régime Kadhafi avait financé la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, une
allégation démentie par son avocat français Marcel Ceccaldi.
"Al-Mahmoudi m’a dit plusieurs fois que le régime de Kadhafi avait
bien financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007", a déclaré
Mabrouk Kourchid, reprenant l’essentiel des propos tenus la veille par un autre
avocat tunisien, Bechir Essid.
Me Mabrouk Kourchid, qui a assisté l’ex-dignitaire libyen auprès de la
justice tunisienne, n’a pas avancé de montant, contrairement à Me Bechir Essid,
qui avait mentionné une enveloppe de 50 millions d’euros pour le financement de
la campagne présidentielle 2007.
"L’ex-Premier ministre libyen est convaincu que sa détention
prolongée en Tunisie était effectuée à la demande de la France et visait à
taire la question du financement", a-t-il poursuivi.
D’autres avocats tunisiens ont indiqué que l’affaire de financement de
la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime libyen avait été évoquée devant
une cour d’appel tunisienne le 25 octobre 2011.
"La question a été posée devant un juge à l’ex-Premier ministre
libyen et sa réponse affirmative figure dans un procès-verbal judiciaire",
a assuré à l’AFP l’avocat qui avait posé la question, Slim Ben Othman.
"Al-Mahmoudi avait alors indiqué qu’une enveloppe de 50 millions
d’euros a été remise par lui-même aux mains d’envoyés de Sarkozy à
Genève", a déclaré Me Ben Othman.
"Une mallette contenant de l’argent en espèces avait été remise à
Genève par al-Mahmoudi accompagné d’autres ex-dirigeants libyens", a
poursuivi Me Ben Othman, rapportant des propos tenus par son client devant une
cour présidée par le magistrat Ezzedine Bouzrara.
"Des documents attestant de l’opération ont été copiés et déposés
dans plusieurs capitales européennes", a ajouté l’avocat affirmant que son
client craignait une liquidation physique.
Citant son client, l’avocat Mabrouk Kourchid a indiqué que "le
régime de Kadhafi n’avait pas financé que la présidentielle française, deux autres
pays de l’Europe de l’est et de l’ouest ont profité de ses largesses",
a-t-il affirmé, sans plus de précision.
"J’étais présent lorsque la question du financement a été
posée", a indiqué à l’AFP un avocat du comité de défense, Me Mahdi
Bouaoucha, assurant que les propos de al-Mahmoudi avaient été consignés dans un
procès-verbal.
Les trois avocats tunisiens ont assuré ne pas connaître l’avocat
français Marcel Ceccaldi qui avait formellement démenti jeudi les affirmations
de ses confrères tunisiens.
"En ma qualité d’avocat d’al-Baghdadi al-Mahmoudi, et sur
instruction de ce dernier, je démens formellement les allégations de Bechir
Essid", a déclaré à l’AFP l’avocat français Marcel Ceccaldi, qui dit
défendre l’ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi.
Dans un état de santé critique, M. al-Mahmoudi avait été hospitalisé
pour hémorragie interne, avait indiqué jeudi Me Kourchid.
http://www.romandie.com/news/n/_Sarkozy_2007_des_avocats_tunisiens_de_l_ex_ PM_libyen_reparlent_de_fonds_libyens84040520121710.asp