Bonjour ; il y a aujourd’hui tant de martingales pour satisfaire aux
critères du charisme, de la com télévisuelle à la langue de bois, que
Weber lui-même y perdrait son latin. La façon est évidente, dont
Hollande ne rentre pas dans le moule du prémâché du sexy
médiatique, son regard triste avec ses sourcils tombants, l’air presque
soumis, son « inexpressivité », qui fut d’ailleurs le calvaire du gnome
lors du dernier débat, les hésitations verbales, les blancs incongrus
entre les mots, avec ces « euh... », le sourire béat du type perdu dans le raisonnement, le buste guindé,... on pourrait en dire des tonnes... malaise intégral. Le galet moyen.
Ariane,
pas souvent (ou pas assez souvent) d’accord avec tes envolées
passionnées, mais sur ce coup, ok : Hollande est le contraire du tribun
charismatique, et c’est justement ce qui m’intéresse. Mon cœur battait
d’ailleurs pour Eva-Drakkar-Joly, autre reine de l’anti-charisme. Le charisme soulève les foules, mais n’est pas une référence idéologique, heureusement. Mais le galet est dur.
En tous cas, bien voté, bravo à tous, ou presque (1),
les fafs sont au parlement grec et l’euro est à son plus bas
historique. Bien voté mais maintenant il est l’heure de laisser
travailler les juges, de compter ce qui reste, de mesurer la hauteur des
gravats, déblayer et de restaurer. Franchement pas la joie. Rien de
penser à ce que nous réservent les diverses « corrections » de chiffres et
statistiques gouvernementales genre chiffres du chômage ou autre... le
fossé sera long et dur à combler, surtout si ce nouveau président est
l’honnête homme qu’il dit être.
(1) Intéressant pour tous :
le résultat du sondage « latéral » d’Agoravox, où Hollande obtient 6 pts
de plus que la réalité (58%), où les abstentions étaient sous-estimées
et les votent blancs surestimés (selon Ipsos et au stade où en sont
les comptes, au second tour, 81 % des électeurs de Mélenchon ont voté
Hollande, et seulement 29 % de ceux de Bayrou (contre 41 % pour
Sarko) et 14 %
de ceux de MLP(contre 51 % pour Sarko). Et 5%
de votes blancs ou nuls, du jamais vu, au passage). Cette inversion est intéressante et révélatrice de l’engagement des internautes.
L’internet
rendrait-il optimiste ? Comment ne pas y voir une relation de vase
communiquant avec la baisse endémique du militantisme « physique », celui
qui remplissait les défilés (pas les kermesses) et faisait trembler les
ordres établis ? Le fossé entre l’angoisse du militant devant l’énormité
de la tâche et l’espoir du troll et le reggae de Noah.
Autre possibilité : les modérés ne surfent pas.