LA GUEULE DE BOIS
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le
Nikkei -2,61 %, le Hang Seng, l’indice de la Bourse de Hong Kong
- 2,43%, au moment où j’écris, le taux de change $ / € en-dessous de la
barre des 1,3 à 1,2977, inutile d’insister sur le fait que les marchés
financiers ne prennent pas bien le résultat des élections qui ont eu
lieu en Europe ces jours derniers, à commencer par la déroute des
Conservateurs aux élections municipales en Grande-Bretagne, la victoire
de François Hollande en France, l’effondrement des deux principaux
partis en Grèce et le recul des partis au pouvoir dans les élections
locales du Schleswig-Holstein en Allemagne.
Est-ce à dire qu’un
grand vent de changement s’est levé en Europe ? Pas le moins du monde :
les nouveaux élus pas plus que les nouvelles majorités qui apparaîtront
dans les jours qui viennent n’ont la moindre idée de ce qu’il faudrait
véritablement changer aux politiques menées par ceux qu’ils s’apprêtent à
remplacer. Si : modifier légèrement la formule de la « rilance »
lagardienne : un chouïa de plus de relance et un chouïa de moins de
rigueur.
C’est que depuis le début de la crise en 2007, faute de
propositions sérieuses d’une alternative où que ce soit, les votes sont
unanimement des votes de protestation qui, après quelques tours de
scrutin décimant les grands partis impuissants, débouchent comme en
Grèce sur des bulletins dispersés entre une poussière de partis pas
encore éclaboussés.
Quand verrons-nous apparaître une alternative
sérieuse ? « Quand les marchés auront déterminé qu’il n’y a plus rien à
gagner à essayer de sauver le système financier en place », m’avait
expliqué dans un couloir de la Maison de la Radio, un banquier à qui je
venais d’être opposé sur France Culture. On ne doit pas en être très
loin ! Une raison donc quand même d’être optimiste ce matin !
(*)
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