Et elle aura fort à faire : Le Parisien
Karachi : le document qui embarrasse le camp BalladurLes juges ont retrouvé un bordereau, preuve du retrait en liquide de 10 millions de francs le 7 avril 1995. Une pièce confortant l’existence de rétrocommissions.
C’est une pièce capitale. Depuis deux ans, le volet financier de l’affaire Karachi n’a qu’un but : rechercher l’origine douteuse d’un versement de 10 millions de francs (1,5 M€) sur le compte de campagne du candidat Balladur, le 26 avril 1995. Selon la thèse suivie par les juges, cet argent proviendrait du détournement de commissions — les rétrocommissions — issues de contrats d’armement signés sous le gouvernement Balladur. Une piste plus que jamais crédible depuis la découverte, le mois dernier, d’un bordereau de retrait en liquide effectué en Suisse par un prête-nom de l’intermédiaire Ziad Takieddine. Sa date : 7 avril 1995. Son montant : 10 MF. Bref, tout colle.
Enfin, la destination finale de la somme reste incertaine. Deux témoins du dossier ont décrit de nombreux allers-retours de Takieddine et Thierry Gaubert, alors chef adjoint du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, entre la France et la Suisse en 1994 et 1995. Ces voyages auraient eu pour but de récupérer de fortes sommes d’argent en liquide remises ensuite à Nicolas Bazire, alors directeur de campagne de Balladur. Un scénario dont les juges n’ont toujours pas la preuve irréfutable, mais qui apparaît aujourd’hui plus crédible que jamais.