Bonjour,
vous écrivez : "Avec un Président par défaut, un pays divisé et une situation économique
désastreuse, tout est prêt pour des lendemains qui déchantent."
Pour aller un peu plus loin dans cette perspective, je
vous invite à lire, si vous ne l’avez déjà fait, cette puissante
analyse de Frédéric Lordon, publiée entre les deux tours et qui est plus que jamais d’actualité et pourrait avoir valeur de mise en garde sinon de prédiction,
:
Front-national mêmes causes mêmes effets :
Extraits :
« ...
Il est bien certain, pour l’heure, qu’entre le FN qui rafle la mise,
Sarkozy qui court derrière, et le Front de Gauche encore à sa
maturation, l’état du rapport de force en question n’est pas exactement
un motif de réjouissance. C’est donc le PS de Hollande qui est l’ultime
recours — nous voilà propres… Car « l’ultime recours », devenu depuis
vingt ans étranger à la souffrance sociale et aux classes qui
l’expriment, dénégateur des destructions de la mondialisation et de
l’Europe libérale, liquidateur répété de ses propres embryons de
promesses progressistes, incarnation jusqu’à la caricature sociologique
de l’isolement des gouvernants, ignorant tout des conditions de vie des
gouvernés, ce « recours »-là porte à part égale la coresponsabilité
historique du désastre politique présent. »
...
Alors très bien, prolongeons les tendances : un FN resplendissant,
une droite désormais accrochée à ses basques, un Front de gauche sans
doute sorti des limbes mais au début seulement de son parcours, un PS
frappé de stupeur à l’idée qu’on puisse objecter quoi que ce soit de
sérieux à l’Europe libérale et à la mondialisation, un chœur de
précepteurs éditocratiques-experts obstiné à le conforter dans cette
sage restriction (comme en témoigne incidemment le délire haineux dont a
fait l’objet la campagne de Mélenchon, engagé à poser les questions qui
ne doivent pas être posées)… On cherche la maxime qui, toutes choses
égales par ailleurs, permettrait d’éclairer par anticipation la
situation politique de 2017. Et facilement on trouve : mêmes causes,
mêmes effets."
(Frédéric Lordon, le 2 mai 2012)