Je crains de n’avoir pas été
suffisamment clair dans le paragraphe à propos du déterminisme,
lorsque je parle d’un déterminisme « immédiat » et que je l’oppose à
celui qui est à l’oeuvre dans l’évolution des systèmes complexe,
particulièrement lorsque j’évoque la théorie freudienne où je
pense évidemment à la notion du temps mais sans l’expliciter parce
que le temps, précisément, ne paraît pas être vraiment pris en
compte par les psychanalystes. Quand je dis qu’il y aurait dans le
psychisme selon Freud des barres rigides qui assureraient en quelque
sorte le transport de la causalité, l’image est un peu inappropriée
: si je frappe le A sur le clavier d’une ancienne machine, le marteau
portant le signe A se met en immédiatement en mouvement. Dans la
théorie Freudienne, le traumatisme psychique produit bien d’une
manière déterminisme un symptôme, mais cela peut être vingt ou
trente ans plus tard ; les barres rigides de transmission dont je
parle pour mettre en image cette théorie fumeuse ont en quelque
sorte la propriété de mettre en mémoire l’action qu’elles doivent
causer avant de produire réellement un effet. Cela peut paraître
idiot, mais c’est la conception freudienne qui est idiote et
lorsqu’on veut se la représenter, on aboutit fatalement à des
images un peu aberrantes.
Je viens de jeter un oeil sur l’article
de Wikipedia consacré au déterminisme. Il est très clair mais un
peu court. Si on veut mieux comprendre l’état actuel des réflexions
sur le déterminismes, on peut lire l’excellent bouquin d’Isabelle
Stengers et Ilya Prigogine : « La nouvelle alliance ». Il
doit bien y avoir aussi sur Wikipedia des articles sur la physique du
chaos et le chaos déterministe.
En gros, ce que je voulais dire, c’est
que nos comportements sont bien déterminés lorsqu’ils font
intervenir les fonctions basses du système nerveux (les réflexes,
par exemple) mais que dans la longue durée, la machine pensante que
nous sommes (et il en irait de même pour une machine totalement
artificielle) devient très vite incalculable et par conséquent
imprévisible.
Un problème classique connexe et qui
permet très bien aussi de réfléchir sur les difficultés de la
notion de déterminisme, c’est celui, en informatique, des
générateurs de nombres aléatoires.