Le mouvement rationaliste des Lumières que vous évoquez et qui prend ses racines dans le XVIIème siècle de Descartes, de Spinoza et même de Locke, n’est autre que celui de la modernité. Le mouvement de reflux de la raison au profit des impulsions sentimentales et mystiques au sens où en parle Le Bon n’est qu’un retour en arrière au moyen-âge où l’autre, c’est nécessairement le diable. Les Lumières n’ont jamais ignoré que la raison n’allait pas de soi chez les hommes et qu’ils étaient d’abord mus par leurs passions tristes, l’imagination et la superstition. Seule l’éducation peut permettre le long, difficile et toujours précaire passage de la passion à la raison, de la force brute à la force des idées, de la soumission à la liberté. Heureusement, cette éducation ne passe pas que par l’école, elle passe aussi par l’échange d’informations et d’arguments, le débat entre les citoyens, ce qu’on appelle l’éducation populaire.
Ce processus d’éducation est long et difficile parce que les passions et les superstitions sont fortes et qu’elles résistent naturellement à ce qui tend à les détruire. Mais il a connu des progrès : aujourd’hui il n’est plus impensable qu’une femme participe à un gouvernement, il est admis par tous, y compris au FN, qu’un homme de couleur doit avoir les mêmes droits que les autres s’il a la même nationalité et qu’il respecte comme les autres les mêmes devoirs, qu’un homosexuel peut être maire d’une grande ville et faire aussi bien son travail ou pas plus mal qu’un hétérosexuel etc. L’universalisme progresse dans un certain nombre de domaines, s’installe dans les têtes, ce qui n’empêche pas qu’il puisse régresser dans d’autres domaines. C’est que comme le pensait Spinoza, il n’y a pas d’un côté la « froide raison » et de l’autre les passions qui seraient chaudes, il y a des affects qui peuvent naître de l’élargissement des perspectives intellectuelles qu’offre la raison : cultiver l’amitié et la fraternité en comprenant l’unité du genre humain plutôt que la méfiance et la haine en restant obnubilé par les différences extérieures fait naître des sentiments puissants.
Ce sont ces sentiments qui animent aujourd’hui Mélenchon, qui est effectivement le seul héritier ou presque, sur la scène politique nationale, de la ferveur des Lumières révolutionnaires. Il sait que pour le progrès de l’universalisme, il ne faut pas compter le trouver tout fait dans la tête des gens, mais le susciter, le stimuler par des arguments qui parlent autant au cœur qu’à la raison, les deux n’étant d’ailleurs pas réellement distincts. Il y réussit assez bien par moment comme face à ce bijoutier sur TF1 qui étant ulcéré par les vols à répétition demandait surtout plus de répression, en l’amenant à réfléchir aux causes globales de la délinquance massive. Il sait trouver des arguments simples et évidents comme quand il vient de dire récemment à Hénin-Beaumont que ce ne sont pas les immigrés qui ferment les usines mais bien les banquiers et les patrons voyous. A d’autres moments, il peut commettre des erreurs en étant trop en avance sur son temps comme cela peut-être été le cas à Marseille à propos de la France métissée.
23/05 11:35 - Le Grunge
Bonjour cher concitoyens Alors desolé mais je ne suis pas du tout d’accord avec vous, (...)
22/05 13:11 - debase
@logan Relisez ce que disait sur ce sujet précis le Général De Gaulle, je suis exactement de (...)
22/05 09:31 - logan
On est tous un peu complotistes sur les bords. Mais on n’en vient pas pour autant à (...)
22/05 09:29 - logan
Ah d’accord vous êtes contre le metissage, vous êtes un raciste quoi, vous voulez une (...)
21/05 09:22 - Attilax
Je serais d’accord avec vous si ce chiffre était juste. Mais JLM l’a toujours (...)
17/05 19:44 - debase
@logan Vous faites l’innocent ! Vous savez très bien que la volonté de mélanger la (...)
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