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Commentaire de easy

sur Le blanchiment d'idées


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easy easy 22 mai 2012 12:13


Les drapeaux étrangers à la Bastille, pour moi, c’était logique de ce qu’est devenu notre peuple, bien plus mélangé qu’autrefois.
Il se trouve que ces agitations de drapeau étrangers avaient sens de joie, de plaisir à partager une joie fondée sur l’espérance et espérance en fraternité non en écrasement d’Autres.
Il se trouve que ces drapeaux étaient de pays maghrébins.
Mais rien n’interdisait qu’il y eût aussi des drapeaux australiens, vietnamiens, chinois, américains ou népalais.
Si tel avait été le cas, qui s’en serait offusqué ?

Ce n’est donc pas le fait de « drapeaux étrangers » qui en a froissé quelques uns, c’est le fait qu’ils étaient maghrébins.


Au fur et à mesure que les pays comprennent des populations mélangées, on y verra de plus en plus souvent, aux heures où pour manifester quelque joie collective exempt de fondements xénophobes il est pratique et spectaculaire d’agiter un tissu, des mélanges de drapeaux. 

Il fut un temps ou siffler, pendant un spectacle, ne signifiait que réprobation. 
Mais c’est tellement puissant le sifflet, c’est tellement singulier et remarquable dans un grondement d’applaudissements, qu’il a été de plus en plus utilisé pour dire « bravo » 
Il faut donc désormais une analyse très fine et muliparamètres du bruit qui surgit d’une salle pour comprendre si on est approuvé ou désapprouvé par ceux qui sifflent. 

Il en va de même des drapeaux.
Si par exemple un Chef chinois vient en visite à Paris et que parmi des centaines de drapeaux chinois et français, il voit un ou des drapeaux tibétains, il ne prendra pas ces derniers pour un signe d’approbation. Il saura très bien le comprendre comme une protestation. 
Et si c’est Mandella qui vient à Paris et qui voit toutes sortes de drapeaux, il prendra tout ça positivement, il y verra un soutien international

En l’occurrence, concernant la Bastille, je prends ça très positivement. (Et je crois que de plus en plus de jeunes cherchent le moyen d’être remarqués sur les milliers de vidéos montrant la foule. Si on fait partie de cette foule et qu’on agite le même bidule que les autres, personne ne nous remarque. Si on y agite un objet insolite et bien voyant, on peut se signaler à ses potes. « Regarde maman, là c’est moi »



Sinon, plus largement.
Le racisme européen qui avait pourtant duré 5 siècles et qui était devenu de plus en plus scientifiquement fondé sur des caractéristiques physiques (avant les décodages de l’ADN), a complètement capitulé certes quand on a commencé à décoder les ADN mais surtout devant le fait qu’un Dogon extrait de son millieu à sa naissance et formé à Yale pouvait devenir astrophysicien et adorer le Coca.
Ce racisme du XIX est fini et ne peut plus jamais ressusciter 

Mais l’autre racisme, moins physique, plus fondé sur les moeurs, goûts, modes et religions des gens le remplace. Appelons le xénophobie.

Plus personne sur Terre ne remet et ne remettra en cause les capacités intellectuelles des Autres considérés en tant que peuples différents.

Mais la détestation de ceux qui ont des goûts, des moeurs, des valeurs ou des priorités différentes, cette xénophobie là, certainement plus ancienne, certainement plus universelle, a de beaux jours devant elle et rien, aucune démonstration ne viendra l’affaiblir.

Le racisme anthropométrique, ce racisme qui jurait que le Blanc était en toute choses supérieur aux autres couleurs, on pouvait l’anticiper et certains l’avaient fait, allait forcément s’effondrer le jour où l’on démontrerait qu’en quelques heures un Massaî pouvait maitriser la conduite d’une automobile ou se servir d’un smartphone, d’un jeu vidéo.
 
Mais la xénophobie fondée sur la considération que des moeurs trop différentes sont incompatibles et déstabilisantes des nôtres, comment l’invalider ? 
C’est impossible car c’est indéniable.
Des moeurs différentes, quand elles s’installent en normalité, invalident automatiquement les dogmes précédents.

Il reste alors à considérer que la confrontation avec des moeurs différentes est toujours et pour tous, une excellente opportunité de poser les questions sur nos habitudes, questions qui sans cela resteraient taboues.

« Euh mais au fait, James, pourquoi c’est pas bien de manger des grenouilles ? »
« Euh, mais au fait, Nicolas, pourquoi c’est pas bien de sortir de l’Euro ? »
« Euh, mais au fait, Gertrude, pourquoi c’est pas bien de rouler à gauche ? »
« Euh, mais au fait, Amid, pourquoi c’est pas bien de porter le deuil en bleu ? »


Les habitudes doivent-elles être soumises à des changements ? 


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