Ce qui est plaisant, c’est de lire la pauvreté de l’argumentation et l’ignorance crasse de la plupart des commentaires des farouches opposants au mariage gay et à l’homoparentalité.
Tout d’abord, concernant les études sur les enfants élevés par des couples homosexuels, elles sont tout ce qu’il y a de plus rigoureuses et ne souffrent d’aucun défaut méthodologique, et sont le fruit d’un suivi sur plus d’une trentaine d’année (du moins celles que j’ai lues). Et, n’en déplaise aux psychanalystes, elles contredisent la sacro-sainte pierre angulaire de l’oedipe. Pas plus d’homosexuels parmi ces enfants que parmi les enfants issus de couples hétérosexuels.
Et afin d’éviter tout un tas de pré-supposés sur ma pomme, je suis hétéro convaincu, anti-mariage en ce qui me concerne, vie en union libre depuis 25 ans et suis père de deux enfants. Enfin, suis titulaire d’un doctorat de psychologie du développement, ce qui me permet d’asseoir mes propos sur autre chose que des prétendues connaissances auto-déclarées ou affirmations aussi fondées que des croyances religieuses.
Personnellement, si les gays veulent se marier, c’est leur affaire et je ne vois pas en quoi la société civile pourrait s’opposer à ce droit qui ne fixe que des dispositions légales entre les deux partenaires.
Quant à l’éducation des enfants, après la guerre de 14-18 nombreux sont ceux qui furent élevés par des femmes sans qu’il existe de figures « mâles » comme modèles, ils n’en sont pas pour autant devenus des « déséquilibrés ». De plus, mieux vaut être deux que seul, car les famille monoparentales (des femmes seules la plupart du temps) ont plus de difficultés pour élever leur(s) enfant(s), et je ne parle pas du point de vue économique - ceux qui ont des enfants savent quela chose, même à deux, n’est pas toujours facile.
Enfin, quand je lis « priver d’un père et d’une mère un enfant ».. je souris !! Il y a bien des enfants pour lesquels cette privation aurait été salutaire, tant ils ont été abusés et maltraités.. mais peut-être que c’est moins grave du moment que les apparences sont préservées ?
Le problème est de séparer l’idée de parentalité de l’idée de procréation, ce qui semble difficile pour certains, qui pourtant acceptent l’idée d’adoption, qui, je vous le rappelle, peut être accordée à un homme seul (selon la loi... dans les faits, c’est une autre paire de manche !!). Pourquoi refuser de donner un cadre légal à ce qui existe déjà, et en quoi et sur quelle argumentation solide pouvez-vous refuser cela, si ce n’est au nom d’idées toutes faites et réactionnaires ? Je ne pense pas que vous pensiez un seul instant aux enfants des couples gays dans vos prises de position... qu’ils soient 300, 3000, 30000, ou 300000 ne changent rien à l’affaire. C’est par l’attitude de gens comme vous que les enfants de divorcés ont psychologiquement souffert quand ils étaient l’exception par rapport à la norme. Accepter la différence ne changera rien pour vous et vos convictions, mais changera le contexte socioculturel dans lequel ces enfants grandiront et se construiront, ce qui, pour moi, est primordial.