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Commentaire de J. Badour

sur Crise : la critique tronquée et dangereuse de la gauche


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J. Badour 26 mai 2012 15:41

Bonjour chapoutier,


Je ne fais pas de distinguo entre capitalisme industriel et financier mais entre sphère productive et sphère financière, qui ne sont que les deux faces de la même médaille, et qui forment le système capitaliste d’aujourd’hui. La sphère productive, historiquement créatrice de valeur « réelle », n’en crée plus assez pour faire tourner un système nécessitant une croissance perpétuelle des quantités produites (et consommées). La concurrence et le progrès technique annihilant la sur-valeur créée, il faudra augmenter encore et toujours la quantité produite afin de maintenir le niveau de profit souhaité par le détenteur de capital. 

Ainsi, on produit toujours plus de biens comprenant toujours moins de valeur en eux. Cela ne pouvait pas continuer indéfiniment, les marchés de consommateurs avides de nouveaux produit étant numériquement limités. Il fallait donc trouver un autre moyen de faire valoriser le capital. Comme tu le dis justement, la brisure du lien or/dollars en 71 a marqué la déconnexion totale de la monnaie de la sphère productive. La financiarisation des économies a permis au détenteurs de capitaux de de réaliser un profit mais cette fois en se basant sur une sphère ou la monnaie y circulant n’est plus qu’un bout de papier, sans aucun lien avec la production réelle de marchandise. Le développement du crédit a servit de béquille au système financier.

C’est pourquoi je pense que la seule critique du système financier (pas du capitalisme financier) ne peut pas permettre la compréhension de la crise et de ses enjeux. Une relecture de Marx serait aujourd’hui, à mon avis, bien plus pertinente que celle du programme du Front de Gauche.

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