Ce que je veux dire, Soaf, c’est que la démocratie est soluble dans l’élection de CANDIDATS au pouvoir (par définition) : il ne peut donc s’agir dans NOTRE cas de parler de « démocratie ».
NOUS NE SOMMES PAS EN DÉMOCRATIE ET NOUS NE L’AVONS JAMAIS ÉTÉ !
Vous dites que vous ne croyez pas en la démocratie à cause de l’abrutissement actuel du peuple. Vous faites une double erreur de jugement. S’il est vrai que la conscience politique du peuple frôle, ACTUELLEMENT le raz des pâquerettes, c’est bien parce que le peuple a - confusément ou non - conscience de son IMPUISSANCE POLITIQUE. Dans cette situation, il est naturel que le peuple se désintéresse des questions politiques.
Il en irait tout autrement dans une société où le peuple retrouverait tout son pouvoir (dans une démocratie, quoi). J’en veux pour preuve trois exemples.
D’abord, dans le cas des assises, un jury populaire est tiré au sort parmi des quidams. Ceux-ci n’ont aucune compétence particulière pour juger une affaire criminelle, et pourtant, l’expérience montre qu’en très peu de temps, ces individus s’emparent du dossier qu’ils ont a charge de juger, et montrent d’étonnantes capacités de jugement, c’est-à-dire de discernement.
Ensuite, dans le cas des élections, des citoyens sont tiré au sort pour dépouiller les urnes. Beaucoup viennent avec des pieds de plomb, mais - alors qu’ils n’y gagnent rien - ils s’attachent à remplir de façon pointilleuse la tâche qui leur incombe. Ils prennent conscience de l’importance de leur tâche et font donc en sorte que celle-ci soit bien faite.
Dans un troisième et dernier exemple, on a pu observer que des commissions de citoyens tiré au sort dans un pays d’Afrique, et devant statuer sur la question des OGM, se sont emparé de la question avec un professionnalisme rarement rencontré dans les ... milieux professionnels. Ils ont écouté les tenants du pour et du contre, des ingénieurs, des spécialistes, etc. et sont devenus compétents à porter un jugement.
Ces exemples me font dire que dans une situation où le peuple aurait retrouvé son pouvoir, les questions politiques ne leur passerait plus par dessus la tête. Ce qui est logique : dès que l’on sait que notre opinion et nos choix ont un impact sur un quelconque sujet - et plus particulièrement un sujet qui impacte notre vie - on ne délaisse pas le sujet.
Sans pour autant faire d’angélisme, je peux affirmer sans me mouiller que dans tous les cas, le peuple ayant le pouvoir ne ferait certainement pas moins bien que les élus actuels.
Mais pour redonner au peuple le pouvoir, il faut réécrire une CONSTITUTION. Et le processus de cette constituante doit être désintéressé, c’est-à-dire que les membres de cette assemblée constituante NE DOIVENT PAS être élus, ils doivent être tiré au sort, et subséquemment, se déclarer eux-mêmes inaptes aux fonctions de pouvoir qu’ils établirons (sans quoi, il y aurait conflit d’intérêt : ce n’est pas aux gens de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir).