C’est une erreur de croire que des millions de français n’ont pas de députés pour les représenter et que la faute en reviendrait à je ne sais quelle formation politique autre que le FN lui-même.
Ces français qui voient dans le FN le seul parti à évoquer les problèmes qu’ils rencontrent se fourvoient mais ils n’ont pas d’autre choix pour tenter de trouver réponse.
Qui existe en face pour parler d’eux et de leurs soucis ?
Personne.
Ils n’ont que des discours moralisateurs de tel ou tel, leur disant qu’ils sont des racistes, des ânes entraînés malgré eux dans un courant racistes. Ils seraient sans jugeote, donc.
Quel mépris pour eux.
Quel mépris mais aussi quelle erreur.
Car un jour, à force de les pousser dans les bras d’un parti raciste, xénophobe et violent, ce parti parviendra à ses fins.
Qui se lèvera, alors, pour faire un mea culpa de circonstance ?
Mélenchon ?
Certainement.
Mais il aura participé à la réalisation de ce cauchemar, comme les autres.
En colportant une politique moralisatrice à l’égard de millions d’électeurs, la gauche, notamment, porte une lourde responsabilité.
Elle porte également la responsabilité de forcer la droite à discourir sur ces mêmes thèmes.
La démocratie, c’est parler de ce qui intéresse les gens dans leur quotidien et, accessoirement, de leur apporter une réponse.
Ce n’est pas vociférer sur une tribune et faire le kakou en allant se présenter contre Marine Lepen à Hénin-Beaumont.