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Commentaire de Kibou

sur Le Front de gauche : l'extrême gauche ?


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Kibou 3 juin 2012 12:14

C’est pour cela que, je vous le dis avec beaucoup d’humilité, je n’aurai ni le temps ni l’envie de me laisser piéger dans un débat techniciste qui finalement ressemble beaucoup à celui des technocrates que je ne pense pas aimer moins que vous. Sortez autant de chiffres que vous voulez, continuez de présenter aussi froidement des « réalités » complètement sourdes au facteur humain, cela ne m’ébranlera guère. Mais si notre but est de progresser tous les deux dans notre affrontement, alors souffrez ma réponse qui va tenter, tantôt de vous répondre par le savoir lorsque j’en suis capable, tantôt de gratter le vernis qui cache sous votre brouillard d’insultes et de références érudites soi-disant objectives des valeurs nauséabondes.

Je commencerai par vous répondre sur l’histoire, que vous semblez manipuler avec beaucoup d’imprudence. A vous entendre, on croirait qu’il n’y a qu’une histoire officielle : la vôtre ou celle que le FN aimerait voir dans tous les manuels scolaires. Lorsque je vous ai dit que je ne croyais pas aux études simples et rapides, c’était bien pour dénoncer cette posture. "Tout ce que je sais, c’est que je ne sais pas" disait un philosophe. Et cela se prête aussi à l’Histoire. Rien n’est simple. Le monde est d’une complexité qui devrait rendre humble toute personne qui sait réellement les choses (une bonne stratégie, d’ailleurs, pour faire face à la dissonance cognitive, vous devriez essayer).

Pour avoir déjà été dans une situation de recherche pure, j’ai notamment appris que la science historique était souvent affaire d’interprétation. Vous conviendrez que nombre d’historiens éminents, bien plus compétents que moi, n’ont pas la même analyse que vous du passé. C’est donc qu’il n’y a pas une vérité mais, au final, une subjectivité indissociable de celui qui réfléchit.

Loin de moi l’idée de vouloir en faire une science « molle » : c’est un qualificatif que je combats avec vigueur en ce qui concerne l’Histoire. Mais en revanche, force est de constater que les personnes qui prétendent tirer des vérités de l’Histoire le font toujours au fi de la moindre prudence épistémologique. Ce qui fait de l’Histoire une science comme une autre, c’est sa méthode extrêmement rigoureuse et c’est pour cette raison - à moins que vous ne me révéliez votre appartenance à la communauté scientifique
- que je leur ferai davantage confiance à eux. Quant au savoir érudit, qui a été dans l’Histoire et plus récemment par vous, utilisé pour soi-disant démontrer des évidences, il n’est « qu »’un outil de réflexion. En somme, l’historien n’est pas une personne qui accumule une somme de connaissance pour servir ses intérêts idéologique. L’historien est un enquêteur qui se sert de ce qu’il sait, rien de plus. Le rôle de juge est tenu par d’autres personnes, comme vous. C’est pourquoi je ne me sens pas du tout inférieur à vous dans ce domaine quoique vos insinuations - certes odieusement drôles - aient prétendu.


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