La palme à Valls avec son « cannabis qui mène aux drogues dures »... alors que c’est justement l’interdiction du cannabis qui mène aux drogues dures en confrontant les fumeurs aux circuits mafieux susceptible de fournir ces produits alors que jamais ils n’y auraient eu accès dans le cadre d’une distribution légale.
Ce n’est pas l’alcool ni le tabac qui mènent aux drogues dures car on ne propose pas d’héroïne dans les grandes surfaces ou de LSD dans les bureaux de tabac. Si le cannabis était distribué légalement, le fournisseur de ce produit ne proposerait jamais autre chose.
Le pire c’est le coté plutôt doux du cannabis comme drogue qui une fois consommé, fait prendre conscience le consommateur de l’absurdité de la loi, puisqu’il connait déjà cette drogue parmi les plus dures qu’est l’alcool et qui est légale. Il se dit que si la loi est aussi absurde et stupide, il peut bien tout essayer, tout ça est peut-être tout aussi ridicule. Bref l’interdiction de cette drogue a pour effet une fois comparée à l’incroyable légalité de l’alcool, de décrédibiliser totalement la loi et les discours sur la drogue, en accentuant largement la tentation d’essayer d’autres substances.
J’ai fumé des joints pendant plusieurs années et je ne peux pas dire que cela ait été globalement positif, que ce soit sur moi ou sur les nombreux fumeurs que j’ai connu et connais encore. Mais si je compare aux ravages de l’alcool, on croirait presque à une plaisanterie d’oser les comparer. Le pire c’est que des psychotropes, bien plus dangereux et néfastes que le cannabis sont vendus tout à fait légalement et même remboursés par l’État !
Les lois qui régissent tout ça sont absurde tout simplement. Elles ne semblent pas répondre à autre chose qu’à des lobbies divers ou à des démagogies politiciennes électoralistes. Il faut tout remettre à plat. Notre rapport aux drogues est complètement débile que ce soit en ce qui concerne l’usage, médicamenteux ou festif, ou en ce qui concerne les différences de traitement aux yeux de la loi, comme le démontrent les cas du cannabis, de l’alcool et des antidépresseurs par exemple : les trois cas sont des drogues, mais elles ont droit à trois traitements différents aux yeux de la loi.
A vrai dire je voulais même proposer quelques chose de bien construit au PG, mais je me suis dis qu’avec tout ce que le FdG propose déjà à contre-courant de l’idéologie dominante, rajouter quelque chose d’aussi polémique n’était peut-être pas la priorité. Cependant la manière dont le FdG réfléchit aux problèmes fait qu’ils n’échapperont pas à une telle approche avec une simple mesure sur le cannabis. Il faut une vraie loi cadre qui prenne tout en compte et qui permette pour chaque nouveau produit d’adopter systématiquement la même procédure.