et que faites vous monsieur Gil de leur
dignité et de leur culture que vous les invitez à
oublier et laisser de côté
Ces gens-là n’aiment pas la culture, aucune forme de culture. Les partisans du métissage n’osent jamais avouer que l’application de leur logique poussée à son extrémité, c’est la destruction de toutes les cultures pour laisser place à une culture unique, métissée, bâtarde, superficielle, synthétique, sans goût, sans profondeur. Les mêmes qui pleurent devant la disparition des tribus amazoniennes sont ceux qui ne voient aucun problème à ce qu’un jeune d’aujourd’hui ne soit pas encouragé à assimiler des bases culturelles solides. Leur homme idéal, c’est le bon sauvage. Ils adorent les peuples qui grimpent aux arbres avec des étuis péniens, parce qu’ils projettent dessus tous leurs fantasmes de négation de l’héritage helléno-chrétien sans lequel ils seraient quand même bien marris de ne pas jouir d’un studio de 74m2 avec confort hi-tech. Ils sont fascinés par leurs rituels et leur magie, mais parce qu’ils y transposent leurs délires new-age, quand ils ne confondent pas tout bonnement chamanisme et défonce. Ils voient dans le chasseur-cueilleur qui connaît toutes les plantes de la forêt et est capable de traquer une proie pendant trois jours le parfait jardinier bio. C’est la même projection qu’ils font sur le jeune de banlieue, qui a forcément raison quand il se marre en face de son réac de prof qui essaie de lui apprendre quelque chose. Il est spontané, donc plus « nature », donc plus vrai, donc meilleur. Il a déjà tout sans avoir besoin de rien apprendre, son naturel fait tout. Il est inadmissible de lui faire la violence de le sortir de son « état de nature ». Il faut faire remarquer le racisme qu’il y a là-dedans, à considérer qu’un jeune de banlieue (donc probablement d’origine immigrée) est au fond un sauvage. A la limite, si le métissage qu’on nous vendait était réellement l’ouverture à d’autres cultures, la découverte de l’altérité, alors oui les français auraient de la chance d’avoir toute la culture africaine, arabe, perse, asiatique à portée de main. Mais même pas ! La réalité du métissage qu’il est interdit de critiquer, ce sont des jeunes qui se sentent solidaires d’un territoire sur lequel ils ne sont pas nés, où ils vont deux mois dans l’année, et qui n’en connaissent rien, à part peut-être la bouffe et la langue. Ils sont simplement fiers d’arborer leur drapeau quand leur équipe gagne au foot. Voilà ce que les métisseurs professionnels (qui ne se métissent jamais aux-même) acclament : une conception tribale de l’identité, 100% adaptée à la mondialisation et à la consommation de masse, où la culture se réduit à ses seuls aspects folkloriques.