Bonjour, Ariane.
Désolé pour tes rêves, comme je suis déçu pour mes propres aspirations à voir émerger un parti capable de porter plus loin, plus haut, plus fort, les idées progressistes dans ce pays sclérosé par une pensée libérale plus ou moins dure selon le camp qui la met en oeuvre.
Cela dit, cette claque, on l’a vu venir depuis plusieurs jours, et l’élimination de Mélenchon était dans la logique de la campagne d’Hénin-Beaumont où, comme lors de la présidentielle, le leader du FdG s’est perdu en entrant dans le jeu du pugilat contre un FN dont l’agressivité est la marque de fabrique. Pourquoi être tombé à deux reprises dans ce piège ? J’avoue ne pas comprendre.
Résultat des courses : le Front de Gauche n’est pas sûr de pouvoir disposer d’un groupe parlementaire, et Mélenchon écarté, les caciques du PC vont pousser un soupir de soulagement en voyant disparaître celui dont beaucoup craignaient à voix basse qu’il réussisse son OPA sur le vieux parti de la place du Colonle Fabien. Bien qu’ils ne soient pas nécessaires à Hollande, il se pourrait même qu’un ou deux d’entre eux rejoignent le gouvernement Ayrault 2, encore que l’échec relatif du FdG et la probable majorité absolue du seul PS rende cette éventualité de moins en moins probable.
Un mot encore qui te concerne : au ton d’amour débordant pour Mélenchon - un culte de la personne quasiment nord-coréen ! - que tu as employé durant cette double campagne, j’ai de loin préféré celui de Sandrine dans son superbe et enthousiaste article de vendredi dernier. Tu as défendu un gourou, elle a défendu des idées.
J’espère malgré tout que le Front de Gauche ne disparaîtra pas et qu’un jour les idées de progrès l’emporteront dans notre pays. Mais en attendant, c’est bel et bien le FN qui, avec ou sans élus, ramasse la mise et se positionne pour l’avenir. Et ça, c’est une très mauvaise nouvelle.